5.Aubenas (Ardèche) : maison Michel Veyrenc
L'escalier de la cour de la maison Michel Veyrenc présente un intérêt au point de vue de l'art et de l'histoire en raison de sa qualité d’exécution.
Époques : médiévale, 17e, 18e, 19e siècles
Inscription au titre des monuments historiques le 8 décembre 2021 de l’escalier de la maison Michel Veyrenc, réalisé au XVIIIe siècle et de toute la maçonnerie qui s’y rapporte, galerie sur cour comprise, les façades sur lesquelles les éléments structurels de ceux-ci s’ancrent, le sol de la cour en totalité depuis l’entrée du 8 rue Jourdan, ainsi que la citerne sous-jacente, la voûte de pierres qui recouvre l’escalier ; Eléments auxquels il est apparu nécessaire d’ajouter : l’encadrement de pierres de la porte d’entrée du XVIIIe siècle, du sol à la corniche, de la porte d’accès à la cour par le 8 rue Jourdan, les parties de bois de celle-ci ainsi que ses éléments de décor et de serrurerie.
En outre, est inscrit au titre des monuments historiques, pour des raisons structurelles, le mur en limite est de la cour.
Dans le centre d’Aubenas une maison de ville recèle bien des trésors, dont une remarquable rampe d’escalier en ferronnerie, posée en 1766 par Jean de Serres, maître-serrurier de Montélimar, selon les mémoires rédigées par l’un des descendants de Michel Veyrenc, François-Louis de Barthélémy (1682-1770).
L’escalier, qui supporte l’ouvrage de fer forgé, est construit en grès jaune. Il est à jour suspendu. Il prend place dans une cour pavée et dessert par l’extérieur le premier et le deuxième étage de la maison, noble bâtisse érigée dans le quartier de Château-Vieux, à quelques encablures du célèbre donjon des Montlaur et de la place du château d’Aubenas.
C’est en ces lieux que se déroulèrent deux épisodes célèbres de l’histoire de la ville d’Aubenas. L’histoire des « martyrs d’Aubenas » est l’un d’eux. En 1593, deux pères jésuites y furent capturés et mis à mort. Ils avaient été hébergés par le juge Michel Veyrenc dont c’était la maison. Celui-ci était alors le syndic catholique des États du Vivarais. Un épisode sanglant de la révolte du Roure en 1670 s’y était ensuite déroulé. Élevés à l’emplacement du noyau initial du bourg castral primitif d’Aubenas, les murs de la maison et certaines pièces regorgent d’éléments appartenant à des états anciens du bâti. L’habitat s’est ici constitué depuis le Moyen Âge, sous forme de maisons mitoyennes, construites sur des vestiges partiellement conservés et transformés d’un château primitif.
Dans la cour où se trouve l’escalier, seule la rampe avait autrefois été repérée et protégée au titre des monuments historiques, en 1938.
En sous-sol de la cour se trouve une vaste citerne, ayant servi à alimenter en eau les habitants du quartier avant que l’accès à l’eau courante ne soit donné aux Albenassiens par l’action du maire Jean Mathon qui en fit une priorité absolue de son mandat au milieu du XIXe siècle.
Dans cette même cour se trouve un système préservé d’alimentation en eau de pluie le long de la façade ouest, qui n’est plus en service mais demeure d’un intérêt certain en termes de mémoire du fonctionnement ancien des lieux et donne des informations sur la vie quotidienne dans la demeure.
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