Ces deux ceintures étaient parties depuis le 3 novembre 2017 pour une étude matérielle assurée par des archéologues de Québec et de Rennes, en lien avec le Musée des Abénakis et les campagnes de fouilles archéologiques réalisées à Odanak et Wôlinak.
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Notre-Dame de Chartres a le privilège de conserver les ceintures ou colliers en wampums (perles de coquillages et de verre) offertes à la cathédrale au XVIIe siècle par les Abénakis et les Hurons-Wendat, deux des Premières Nations amérindiennes de la Nouvelle France. Ces ceintures sont bordées de piquants de porc-épic et constituées de perles de coquillages, blanches et violettes ainsi que des perles de verte blanches et noires, enfilées dans des lanières de cuir qui dessinent des inscriptions dédiées à la Vierge. Depuis leur donation elles ont été conservées dans le trésor de la cathédrale parfois exposées sur l'autel de Notre-Dame de Sous-Terre. Ces objets remarquables par leur ancienneté et leur rareté, sont aussi le témoignage d'un usage diplomatique traditionnel des Nations amérindiennes. En effet, l'échange d'un wampum avait pour fonction de sceller un pacte entre deux parties dans le cadre d'une alliance ou d'un évènement social important.
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Les ceintures ont été sorties des caisses de transport et déposées sur le meuble de la sacristie, Florence Benedict, représentante de la Nation des Abénakis et Stéphane Picard, représentant de la Nation des Hurons-Wendat se sont recueillis devant ces présents offerts il y a près de 300 ans par leurs ancêtres. L'émotion était visible. Ces ceintures seront exposées dans la chapelle Saint-Piat lorsque le trésor de Chartres y sera présenté en 2019 (date de la fin des travaux). |
Accueillis par Cécile Figliuzzi, directrice des Archives départementales d'Eure-et-Loir, Florence Benedict et Stéphane Picard ont découvert un ensemble d'écrits et de lettres qui attestent de ces dons. En effet les chefs Abénakis et Hurons ont échangé avec le clergé de l'époque, entre 1674 et 1703. Ces documents désormais numérisés, pourront voyager jusqu'au Canada où ils seront étudiés. L'alphabet a bien entendu évolué et il faudra décrypter plus précisément certains de ces textes. -- Ce fait transmis de génération en génération, considéré peut-être comme une légende, a pris d'abord dans la sacristie, puis aux archives départementales la dimension d'une réalité très forte. Accédez au reportage de France 3 Centre : cliquez ici Les photos ci-dessous donnent à lire la signature apposée au dos de deux de ces lettres archivées : | Ainsi la ceinture de perles des Hurons, accompagnée d'une prière, arriva en 1678 au Chapitre ; celle des Abénakis composée de 11.000 perles (une perle par membre de la tribu) arriva en 1699. Le clergé en retour expédia également des cadeaux : des chemises argentées remplies de reliques, une statue de Vierge en argent, qui sont visibles au musée des Hurons-Wendat (voir le lien vers ce musée dans la barre latérale). |
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