L’abbaye de Marmoutier (37), dont la fondation remonte au IVe siècle, illustre bien, par le caractère pluridisciplinaire des interventions qui y ont été conduites, le nécessaire dialogue entre les spécialistes du patrimoine qui concourent tous à replacer sites et monuments dans l’histoire des hommes.
Détruite, démantelée puis oubliée, Marmoutier va d’abord attirer l’attention par son aspect le plus monumental avec le classement du Portail de la Crosse en 1929. Des fouilles archéologiques vont ensuite s’attacher à retrouver les traces architecturales des différentes églises. Entre 1973 et 1983, les recherches de Charles Lelong démontrent l’immense potentiel du site. La qualité des vestiges mis au jour justifie alors le classement au titre des monuments historiques, en 1983, de l’abbatiale romane et gothique dans son ensemble. Dans la perspective de la visite du pape Jean-Paul II en 1996, de nouvelles études sont commandées. Les procédures de protection du site sont alors réactivées. L’évolution du regard patrimonial incite à mettre en place une vision plus globale de l’abbaye et à s’extraire de l’aspect monumental et du coeur ecclésial du site. Dès 1994, la protection au titre des monuments historiques s’étend à l’ensemble du site, ses sols et ses sous-sols.
Après dix années de recherches initiées par l’Université de Tours en 2004, marquées par la reprise des fouilles archéologiques sur les terrains appartenant à la ville de Tours, le temps des synthèses est venu. Ce sont donc les résultats d’un long travail d’équipe qui sont présentés ici dans l’esprit d’une première vulgarisation destinée à accompagner les restitutions successives.
Cet ouvrage a été réalisé par la DRAC du Centre à l’occasion des 31èmes Journées européennes du Patrimoine des 20 et 21 septembre 2014.
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