La cathédrale Sainte-Marie-Majeure, que les Marseillais appellent « La Major », est un monument emblématique de l’apogée portuaire à Marseille dans la seconde moitié du XIXe siècle, dont témoigne également son esplanade largement ouverte sur la mer et les îles. Il s’agit du plus grand édifice religieux construit en France au XIXe, la plus longue de France avec ses 142 m du porche à la chapelle axiale.
Ce monument appartient à l’État et entre dans le Plan Cathédrales mis en place par le ministère de la Culture pour la rénovation de ses édifices.
La cathédrale est conçue selon un plan en croix latine, en s’inspirant du style gothique, alors qu’en élévation, c’est le style romano byzantin qui s’impose, peu commun, en référence aux origines orientales et occidentales fondatrices de la ville de Marseille. L’architecte Léon Vaudoyer a voulu faire du monument le manifeste de l’« historicisme » architectural du XIXe siècle. Son ambition était de « réinventer le passé » : le visiteur qui avance à travers l’édifice retrouve les grandes étapes de l’évolution de l’église chrétienne. La bichromie est aussi une particularité de l'édifice, voulue par L. Vaudoyer qui s’est inspiré des églises d’Orient et aussi des églises médiévales du Massif Central, du Sud-Ouest, des Alpes (la cathédrale d’Embrun), de Gênes ou de Sienne.
Si l’ouvrage a été parfaitement conçu et réalisé, trois facteurs ont contribué à en accélérer la dégradation : l’exposition au climat marin, la fragilité de certains matériaux (pierre de grès) et la morphologie du bâtiment rendant l’accès difficile pour l’entretien. Les couvertures, constituées de dalles de pierre et de plomb, sont particulièrement abimées (infiltration d’eau, pierres endommagées voir éclatées, plomb déchiré et oxydé, etc.). De plus, il n’y aujourd’hui pas de disposition pour assurer la sécurité incendie.
Des travaux de restauration des couvertures de la cathédrale sont programmés sur plusieurs années. Trois tranches de travaux sont échelonnées, une tranche ferme puis une tranche optionnelle 1 et une tranche optionnelle 2.
Mise à jour mai 2022
La reprise de la charpente en bois se poursuit. De nouveaux dispositifs ont été mis en place afin de pallier aux infiltrations comme la pose d’un chéneau en inox. La charpente accueillera dans les prochaines semaines un habillage en plomb qui assurera l’étanchéité de la toiture. (cf : photo de l’échantillon de pose).
Les décors sculptés, répartis en frises et sur des frontons, sont nettoyés puis éventuellement consolidés selon leur degré de détérioration. Sur des parties manquantes importantes, les restaurateurs procèdent à un ragréage. S’opère ensuite un travail de sculpture du mortier de ragréage qui vise à redonner du volume aux moulures.
L’épis de faitage ouvragé en plomb, fait l’objet d’un nettoyage minutieux au laser sans altérer la surface du plomb.
Le coût prévisionnel de tous les travaux est estimé à 8 millions d'euros, financé à 100 % par l’État.
L’opération est inscrite au Plan de Relance pour sa Tranche ferme (2 millions d’euros TTC), prévoyant la restauration de la couverture du passage et de la nef ainsi que l'amélioration du système sécurité incendie.
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