Arles - Quartier de Trinquetaille, immeubles de la reconstruction
- département : Bouches-du-Rhône
- commune : Arles
- appellation : Quartier de Trinquetaille, immeubles de la reconstruction
- adresse : Quartier de Trinquetaille
- auteurs : Pierre VAGO (architecte en chef, chef de groupe et chef d’opération), Léon HOA, Eugène SQUELARD, Georges IMBERT et Jacques VAN MIGOM (architectes d’opération), Armand ROUX (architecte collaborateur)
- date : 1948-1955
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 3 juillet 2012
La reconstruction du quartier de Trinquetaille, particulièrement sinistré lors de la seconde guerre mondiale, s’effectue entre 1948 et 1955 sous la conduite de l’architecte Pierre Vago (1910-2002), architecte en chef de la reconstruction d’Arles et architecte chef de groupe. Les architectes Léon Hoa (1912- ?), Georges Imbert (1896-1975), Eugène Squélard, Jacques Van Migom (1907-1980) y sont impliqués en tant qu’architectes d’opération. Le quartier de Trinquetaille constitue pour Pierre Vago un terrain d’expérimentation idéal pour mettre en oeuvre ses idées sur l’urbanisme et l’architecture. Contrairement au centre-ville d’Arles ou de Tarascon où il doit composer avec un tissu ancien dense et constitué, il profite de la situation de Trinquetaille pour créer un nouveau quartier dans un esprit « contemporain ». Cette opération de reconstruction apparaît donc comme une expression des doctrines progressistes de l’après-guerre. L’ensemble réalisé comprend 195 logements, un hôtel et une église, répartis en huit îlots.
A Trinquetaille, Pierre Vago souhaite établir « un plan d’ensemble rationnel, tenant largement compte des conditions climatiques, de la chance que représente le Rhône et, en face, l’admirable silhouette de la ville ancienne, mais aussi des traditions et des habitudes locales ».
La reconstruction du quartier obéit à la fois à une logique d’ensemble et à des logiques opérationnelles selon la zone et l’architecte d’opération.
Pierre Vago fixe des règles quant à l’implantation, le gabarit et l’aspect extérieur des constructions. S’il souhaite, à l’échelle urbaine, s’inscrire dans une tradition méditerranéenne, s’il propose de doter chaque logement d’une loggia pour s’adapter aux usages locaux, pour autant Vago ne fait pas appel au vocabulaire régional en termes de langage architectural. Il détermine les saillies d’architecture de tous les ouvrages. Du point de vue des matériaux, Pierre Vago généralise l’emploi de bâtiments à ossature en béton et de façades enduites puis peintes.
Il prévoit des façades dominées par les pleins. Il impose le recours à des baies et des percements rectangulaires, à l’exception des passages piétons et automobiles. Dans ce cadre général, chaque architecte d’opération est libre de son écriture, reposant sur des variations au niveau de la composition des élévations.
Les immeubles d’habitation, à l’exception de la tour, adoptent un gabarit commun (quatre étages sur rez-de-chaussée, le dernier niveau étant parfois en retrait) qui s’insère dans le tissu arlésien. Les façades, bien que présentant une certaine variété dans leur composition, font alterner travées de baies rectangulaires et travées de loggias. Les immeubles des zones ouest et est, qui forment la transition avec la ville ancienne, sont dotés de toitures à double pente en tuiles rondes. Ceux de la zone centrale, qui se veut une expression plus franche de la Modernité, sont couverts par des toitures-terrasses.
- Source : Etude d’inventaire de la production architecturale et urbaine d’Arles et Tarascon (13) de 1900 à 1980, drac paca / Eléonore Marantz-Jaen, 2010
A lire aussi dans Patrimoine du XXe du siècle, l'étude Arles, ville et architecture du XXe siècle
Partager la page