L'action des Drac
Les DRAC / DAC mettent en œuvre le plan national en faveur de l'éducation artistique et culturelle (EAC) en respectant les consignes de la circulaire interministérielle du 3 mai 2013 relative au parcours d'EAC et en prenant en compte les spécificités de leur territoire (cf. synthèse 2014 de l’action des DRAC).
La période actuelle constitue une étape charnière en matière d'EAC. Dans un contexte territorial en pleine mutation, la consolidation des partenariats est essentielle au maintien et au développement de cette politique, afin de tendre vers l'objectif de généralisation.
> Le développement de partenariats et la mise en place d'instances de gouvernance
> L’élaboration de parcours cohérents
> La formation des acteurs de l'EAC
Le développement de partenariats et la mise en place d'instances de gouvernance
Les DRAC mettent en place le comité territorial régional préconisé par la circulaire du 3 mai 2013, présidé par le Préfet de région et le Recteur, et associant les services de l'État et les collectivités territoriales.
La grande majorité d'entre elles ont structuré leurs instances de dialogue à l'échelle des territoires de projets (généralement l'intercommunalité) en distinguant :
- un comité de pilotage à visée stratégique (réalisation du diagnostic, définition de la politique d'EAC articulée à la politique culturelle locale, évaluation de l'action menée, etc.) ;
- et un comité technique dédié à la conception et au suivi du parcours.
Pour élaborer ces parcours, les DRAC ont développé de nombreux partenariats avec :
- les différents services de l'Éducation nationale : corps d'inspection (inspecteurs pédagogiques régionaux disciplinaires) pour les enseignements artistiques, délégation académique à l'action culturelle pour les projets d'action culturelle, direction des services départementaux de l'Éducation nationale pour le premier degré ;
- les autres services de l'État concernés par cette politique : les universités (dont les écoles supérieures du professorat et de l’éducation - ESPE) et les grandes écoles pour l'enseignement supérieur, les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) pour les lycées agricoles, les agences régionales de santé (ARS) pour les jeunes hospitalisés ou en situation de handicap, les directions régionales et départementales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS – DDCS) pour la prise en compte du temps périscolaire et des habitants des quartiers de la politique de la ville, les directions inter-régionales et territoriales de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) pour les jeunes relevant d'une mesure judiciaire (protection ou sanction) ;
- les différents échelons de collectivités territoriales : les conseils régionaux (notamment en faveur des lycéens), les conseils départementaux (en faveur des collégiens et des publics relevant du champ social), les intercommunalités (pour la définition d'une politique d'EAC et l'élaboration d'un parcours à destination de leur bassin de population), les villes (pour les écoliers et dans le cadre de leur compétence de gestion d'équipements culturels) ;
- les structures culturelles : toutes structures publiques ou bénéficiant de financement public - et en premier lieu les établissements labellisés - pour être associées à la mise en place du parcours sur leur territoire ou pour intervenir sur un autre territoire au titre de leur mission territoriale.
Certaines d'entre elles ont initié la mise en réseau de ces acteurs, par des universités d'été régionales consacrées à l'EAC ou par des rencontres organisées en partenariat avec le centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). br br
L’élaboration de parcours cohérents
Une palette de dispositifs est à la disposition des DRAC pour concevoir ces parcours :
- des enseignements : les enseignements artistiques en théâtre, danse et cinéma avec des partenaires culturels, ainsi qu'en musique et arts plastiques portés exclusivement par les enseignants, et l'enseignement de l'histoire des arts ;
- des dispositifs à l'échelle de la classe : souvent des dispositifs « historiques » issus des précédents plans interministériels (classe à projet artistique et culturel, atelier artistique etc.) ou de la volonté du ministère de la Culture de mettre en avant un axe particulier de sa politique (École, collège et lycéens au cinéma, Adoptez un jardin, Architecture au collège, etc.) ;
- des projets fédérateurs : qui ont vocation à mobiliser une ou plusieurs équipes pédagogiques dans une démarche de projet à l'échelle d'un établissement ou d'un territoire (résidences, jumelages, conventions locales d'éducation artistique et culturelle – CLEAC, etc). Ces projets, souvent pluriannuels, constituent aujourd'hui l'axe prioritaire d'intervention des DRAC.
Les DRAC sont confrontées à quatre principaux enjeux dans la mise en place des parcours d'EAC :
- mettre en cohérence les différentes offres d'EAC existantes : les dispositifs ministériels ou interministériels, les propositions des collectivités territoriales et l'offre des structures culturelles ;
- s'assurer que les parcours sont bien construits autour des trois piliers de l'EAC : une rencontre directe et sensible avec les œuvres et les artistes, l'initiation à une pratique artistique et un apport de connaissances ;
- prendre en compte les différents temps de l'enfant et du jeune : temps scolaire, périscolaire (garderie, étude et centre de loisirs) et extra scolaire (en famille et entre pairs) ;
- assurer un continuum tout au long de la scolarité, de la maternelle à l'université.
C'est grâce aux partenariats tissés avec les autres services de l'État et les collectivités territoriales que les DRAC obtiennent une vision globale de l'offre proposée dans le cadre de ces différents temps et incitent à l'élaboration d'un véritable parcours, d'où l'importance de la structuration de cette politique sur les territoires par des instances de dialogue.
La formation des acteurs de l'EAC
Les DRAC consacrent également beaucoup d'énergie et de moyens à la formation de l'ensemble des acteurs de l'EAC. Les enseignants constituent la première cheville ouvrière des parcours sur le temps scolaire. Les DRAC collaborent avec les rectorats et les universités sur la formation initiale et continue des enseignants en matière d'EAC. Les plans académiques de formation (PAF) proposent une large offre de formation dans les différents domaines patrimoniaux et artistiques. En revanche, la prise en compte de l'EAC au sein des maquettes des ESPE est encore à développer, ainsi que les outils méthodologiques dispensés dans le cadre des PAF.
Les DRAC œuvrent en priorité à l'essor de formations croisées pour l'ensemble des acteurs de l'EAC : enseignants, mais aussi animateurs, éducateurs, professionnels de la culture, etc. Elles sont conçues par les pôles ressources pour l'éducation artistique et culturelle (PREAC) ou en lien avec des partenaires tels que le CNFPT. Certaines DRAC développent en priorité des volets de formation connectés au parcours sur un territoire donné.
EAC & réforme territoriale
Une stratégie de l’État à l’échelle des nouvelles régions
Les stratégies actuelles des Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) devront être revues à l’aune des nouveaux territoires régionaux et être confrontées aux approches différenciées des DRAC des régions actuelles.
Cette période de concertation et de mise en place de la nouvelle organisation des services déconcentrés doit permettre d’aboutir à la définition d’une stratégie partagée à l’échelle de la grande région et pertinente au regard de la spécificité des territoires. Même si elles peuvent faire l’objet de mutualisation, les modalités d’action retenues doivent avant tout répondre à des enjeux de cohérence, d’efficacité, de proximité et d’équilibre des territoires.
Une concertation territoriale à l’échelle des nouvelles régions
Durant l’année 2016, les DRAC devront tisser des liens forts avec ces nouvelles collectivités régionales et les associer aux comités territoriaux de pilotage, instaurés par la circulaire interministérielle du 3 mai 2013 relative au parcours d’EAC et nécessairement réformés pour prendre en compte la nouvelle cartographie régionale.
C’est au sein de ces instances rénovées que doivent se définir les modalités d’action en partenariat entre services de l’État et collectivités territoriales, ainsi que les territoires d’intervention prioritaires.
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