Parmi les quinze projets lauréats de l’édition 2021 de l’appel à projets Recherche en Théâtre et arts associés, cinq travaux de recherche sont retracés dans les portraits ci-dessous.
Les porteurs de projets témoignent et donnent un aperçu de la diversité des projets de recherche soutenus par le ministère de la Culture. Chacun dans leur champ disciplinaire, ils contribuent à renouveler les esthétiques, à enrichir la connaissance sur les processus de création et à nourrir les pédagogies.
Annabel Vergne et Quentin Rioual
Face aux enjeux écologiques et à la crise climatique qui marquent notre monde contemporain, il est nécessaire de réadapter nos modes de production et de consommation. Le champ des arts du spectacle n’est pas exempt de ces mutations à engager. En ce sens, il est essentiel de repenser les étapes du processus de création, dont la scénographie est une partie intégrante.
C’est dans cette optique qu’est né le projet de recherche « Scénographie et écophanie. Penser la création dans un monde fini » porté par Annabel Vergne, scénographe et enseignante à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD), et Quentin Rioual, metteur en scène, enseignant et chercheur, auteur de la thèse en histoire du théâtre « Faire décor : cas de la première carrière scénique des œuvres théâtrales de Maurice Maeterlinck (1891-1919) », et soutenu par La Belle Meunière / Le Cube - Studio-Théâtre à Hérisson.
Cette collaboration trouve sa genèse en 2019 à l’ENSAD, où l’enseignant et l’enseignante échangent sur des questionnements communs autour de l’écologie et des pratiques artistiques. Selon elle et lui, la scénographie peut se constituer comme un espace de création artistique engageant des questionnements écologiques.
Les responsables du projet se lancent alors dans un travail de recherche qui vise à éprouver un concept comme on éprouverait une théorie ou une hypothèse en recherche fondamentale. Il s’agit du concept d’« écophanie », un terme utilisé par des militants écologistes et mis à l’épreuve du réel dans ce projet. Cette notion s’appuie sur le concept de « technophanie » avancé par Gilbert Simondon (1960-1961), réapproprié par le designer et docteur Émile de Visscher (2018) et discuté par le philosophe en design Vincent Beaubois. Du point de vue de ce dernier, « la technophanie désigne dans un objet la résonance d’un ensemble d’objets auquel il appartient et avec lesquels il fonctionne ». L’écophanie décline cette résonance dans sa dimension écologique. Cette hypothèse a permis d’enquêter sur ce qui constitue la base de la conscience écologique d’une artiste, et sur ce qui fait l’écologie propre de sa pratique scénographique d’un point de vue mental, social et environnemental.
Annabel Vergne et Quentin Rioual ont donc mené une série d’entretiens avec des scénographes et des scénographes-metteuses en scène dont le travail leur semblait intéressant d’un point de vue esthétique et réflexif, parmi lesquelles Marguerite Bordat et Pierre Meunier, Phia Ménard, Kristelle Paré, Nina Bonardi… Toutes les artistes ont été interrogées, dans leur espace de travail, sur la manière qu’elles ont d’intégrer leurs affects et savoirs écologiques dans leur processus de création, et plus particulièrement dans leur approche scénographique. Pour qualifier cette démarche, les responsables du projet parlent d’une recherche en quête de « l’apparaître écologique » de chaque artiste.
Selon Annabel Vergne et Quentin Rioual, le cadre de la recherche-création a offert un espace de dialogue inédit avec les artistes. En effet, chacun et chacune ont pu exprimer leurs émotions vis-à-vis de l’urgence climatique et aborder des questions intimes rarement discutées en dehors de l'équipe de création.
Pour mener ce travail de recherche, la porteuse et le porteur du projet se sont également appuyés sur l’expertise d’un comité scientifique composé de quatre enseignantes-chercheuses qui ont contribué à l’avancement et à la structuration des réflexions : Francesca Cozzolino, Vincent Beaubois, Sandrine Dubouilh et Julie Sermon.
Afin de partager ces résultats, trois journées de restitution autour de la notion d’écophanie et de la présence visible ou invisible de l’écologie dans la scénographie de spectacle ont été organisées avec l’ENSAD, la vie brève - Théâtre de l’Aquarium et l’Augures Lab Scénogrrrraphie, les 5, 6 et 7 décembre 2022. Ces rencontres étaient ouvertes aux étudiants et aux étudiantes, aux professionnels et professionnelles ainsi qu’aux universitaires. Les résultats de la recherche ont également été transmis au public de manière sensible à travers une exposition et grâce à la possibilité d’accéder à la ressourcerie du Théâtre de l’Aquarium.
Dans un contexte où les scénographes dépendent souvent d’un projet et ne sont pas les donneurs ou donneuses d’ordre, la recherche en scénographie ne peut se faire qu’à la faveur d’un choix de production qui laisserait plus de place et plus de temps pour s’y consacrer. Annabel Vergne et Quentin Rioual espèrent encourager cette dynamique avec ce projet qui présente la scénographie comme un acte principal de la création, et non un domaine connexe.
La recherche pourrait d’ailleurs permettre à la scénographie de trouver la place qui lui revient comme pensée et conception de biotopes, et devenir une pratique artistique guidant davantage les impératifs écologiques de production.
Ce projet donne ainsi à voir la manière dont la recherche peut participer au renouvellement des processus de création et contribuer à des réflexions essentielles sur l'écologie et l'esthétique dans un monde fini.
Emmanuelle Laborit et Jennifer Lesage-David
Fondée il y a 46 ans, l'International Visual Theatre (IVT) se consacre à l'exploration de la langue des signes et de la culture sourde. Emmanuelle Laborit, directrice d'IVT depuis 20 ans, et Jennifer Lesage-David, co-directrice depuis une dizaine d’années, portent un projet d’établissement fondé sur trois valeurs : l’ouverture, le partage et la transmission. En 2020, l’IVT est ainsi devenu un centre de ressources, offrant une expertise linguistique, artistique et pédagogique sur la langue des signes et la culture sourde.
Dans cet environnement favorable à la recherche, les deux femmes ont porté un projet de bilinguisme scénique visant à faire cohabiter les cultures sourde et entendante au plateau.
Ce travail de recherche a pris la forme d’un workshop et de performances qui ont alimenté les discussions d’un colloque dont l’objectif était de réfléchir à chaque étape du processus de création d’un spectacle bilingue.
Cette initiative est née d’un constat : dans le paysage culturel français, le patrimoine et l'histoire de la culture sourde demeurent largement méconnus. En effet, la langue des signes ne possède pas d’écrits et elle a été bannie du pays pendant près d’un siècle. En d’autres termes, il existe peu de traces de cette culture, contrairement à celle de la langue française.
Faire entrer la langue des signes sur scène est donc un véritable acte politique puisque cela participe à la reconnaissance comme à la valorisation de la place des artistes sourds dans la société.
Emmanuelle Laborit précise que les travaux menés à l’IVT ne relèvent pas de la traduction en langue des signes d'un spectacle existant. Au contraire, il s'agit d'une démarche de recherche approfondie visant à considérer la langue des signes comme une matière artistique, dès le processus de création. En ce sens, Jennifer Lesage-David souligne la nécessité de passer de l'accessibilité à l'inclusion.
Pour les porteuses du projet, l'objectif est donc de travailler en bi-culturalité : réunir sourds et entendants, tant au moment de la création de l’œuvre qu’au moment de la représentation, dans le public.
Chaque projet implique des choix artistiques uniques pour réunir ces deux langues. Les possibilités sont infinies, allant de l'utilisation de la musique à la voix off, pour rendre la langue des signes accessible à un public entendant.
Grâce à son expertise et son réseau, l’IVT accompagne d’ailleurs d'autres compagnies dans leur travail d’adaptation d’un texte en langue des signes, avec des artistes sourds. Cette prise de conscience récente encourage Emmanuelle Laborit et Jennifer Lesage-David à former et sensibiliser les équipes des théâtres ainsi que les étudiants à la culture sourde. Pour ce faire, elles s’appuient notamment sur un partenariat avec l’Institut national de l'audiovisuel (INA) pour numériser, préserver et partager des archives et leurs découvertes. Une véritable mémoire linguistique peut enfin être constituée.
Cependant, ce travail de transmission et de sensibilisation n’est pas toujours simple à mener. Face aux spectacles très visuels présentés par l’IVT – qui sont accessibles aux publics sourd et entendant - certains programmateurs de théâtre refusent de lâcher-prise et de se passer de sur-titrage pour les entendants. Pourtant, grâce à ses différents registres et ses différentes disciplines artistiques (chantsigne, chorésigne, poésigne, etc.), la langue des signes a un grand potentiel créatif et elle constitue une source inestimable de richesses, tant pour les sourds que pour les entendants.
Emmanuelle Laborit et Jennifer Lesage-David souhaitent donc continuer à diffuser la culture sourde et construire des ponts entre les mondes visuels et sonores.
Maflohé Passedouet et Eric Monacelli
A la croisée de la danse, de la santé et du développement technologique, le projet de recherche « À la Verticale de Soi » est le fruit d’une collaboration entre Maflohé Passedouet, artiste plasticienne, scénographe et directrice artistique de la compagnie Mobilis-Immobilis, et Eric Monacelli, enseignant-chercheur au laboratoire LISV de l'Université de Versailles Saint-Quentin, composante de l’Université Paris Saclay. Initié en 2017 à la suite d'un colloque autour des arts du spectacle, du handicap et des nouvelles écritures scéniques - dans le cadre du festival Imago, à l’Université Ouverte de Versailles - ce projet a abouti à la création d’un nouvel outil de mobilité : le fauteuil « Volting ». Innovation technologique et véritable agrès inclusif, ce fauteuil est une assistance à la danse. Il entend permettre à une personne en fauteuil roulant d’expérimenter de nouveaux mouvements dansés afin d’explorer sa liberté corporelle.
Ce projet de recherche est donc une opportunité d'élargir le champ de certaines pratiques artistiques et sportives qui peuvent induire d’importants défis d’accessibilité et d’usage.
Maflohé Passedouet est animée par la volonté de créer du lien et de l’inclusion dans les arts de la scène grâce aux arts numériques. En effet, les technologies permettraient selon elle d’aborder la corporéité des individus et d’augmenter leurs sens, leurs perceptions.
De son côté, Eric Monacelli dit mener des « recherches sociétales », c’est-à-dire des recherches, autour des assistances robotisées, qui bénéficient aux usagers de la société. Dans ce cadre, il préside le CEREMH, Centre d'expertise national sur les aides à la mobilité, qui rassemble des acteurs (associations de personnes handicapées, assurances, représentants des collectivités, etc.). Le lien entre la recherche et le centre d’expertise permet de se nourrir de retour d’expériences et rendre plus efficiente la recherche de solutions qui répondent directement aux besoins des usagers en matière de mobilité.
A la fois objet de recherche académique, innovation et objet de création, le fauteuil « Volting » témoigne d’un possible décloisonnement de la science et de l’art. Comme le soulignent les deux porteurs du projet « A la Verticale de Soi », cette collaboration entre artiste et chercheur a été un véritable catalyseur pour explorer de nouvelles méthodologies et perspectives de coopération.
En ce sens, Eric Monacelli raconte que dialoguer avec des artistes lui a permis de formaliser son approche de chercheur qui repose sur un travail autour des changements de paradigmes et du déséquilibre.
Pour Maflohé Passedouet, ce projet, dont la temporalité est plus longue qu’un projet de création, lui permet de lâcher prise sur les impératifs de production/diffusion du spectacle vivant. En d’autres termes, la finalité d’« À la verticale de soi » n’est pas la réalisation d’un spectacle mais bien de faire émerger une nouvelle approche pour les solutions d’assistance et du spectacle vivant auprès de toutes et tous, dans une perspective internationale et multiculturelle.
Pour ce faire, ce travail de recherche a donné lieu à plusieurs livrables qui relèvent à la fois de la publication et de la production artistique et technologique. D’une part, deux thèses sont en cours autour du développement de « Volting ». D’autre part, une restitution atypique sous forme de colloque accompagné de démonstrations vivantes réalisées par des danseurs a été présentée lors de la semaine paralympique de l’Université à Versailles en avril 2023.
D’autres moments de transmission et de valorisation sont prévus, comme la restitution performative et collaboratrice « Yes we dance » par l’équipe d’Eric Monacelli qui sera présentée en public au Japon, et ailleurs dans le monde. Il est également prévu une table ronde à l’école de médecine de Saint-Quentin autour du handicap, des technologies et des prothèses.
Les opportunités de restituer cette recherche sont donc multiples et elles interviennent à la fois dans le domaine de la santé, de l’art, de la recherche, de l’innovation et du sport.
Enfin, à l’aune des Jeux Olympiques et de la résidence de la compagnie Mobilis-Immobilis à Versailles en 2024, les porteurs de projet souhaitent continuer sur leur lancée en fusionnant des actions de sensibilisation et de performance. Ainsi, plusieurs représentations du spectacle « A la Verticale de Soi » sont prévues. Ces spectacles vont laisser une place centrale aux échanges auprès de tous les publics. C’est une nouvelle étape de restitution pour une nouvelle forme d’interaction.
Nathalie Veuillet
La notion très ancienne de matrimoine est aujourd’hui en train de reprendre vie et d’offrir de nouveaux angles d’analyse dont Nathalie Veuillet s’est saisie pour mener son projet de recherche « Ressources vivantes du matrimoine artistique des arts de la rue ». Metteuse en scène, chorégraphe et dramaturge, Nathalie Veuillet s’est engagée dans ce projet afin de mettre en perspective son activité militante à la Fédération des Arts de la Rue Auvergne-Rhône-Alpes. Par le biais d’un questionnement collectif et transversal, elle s’est plongée dans l’étude des pratiques d’égalité femmes-hommes dans le secteur des arts de la rue dans l’objectif de mettre en lumière ces femmes metteuses en scène.
Avec l’expertise de deux enseignantes-chercheuses, Corine Luxembourg et Sophie Denave, ce sont dix femmes créatrices qui ont été interrogées sur leur parcours personnel, scolaire et professionnel. Ces échanges de plusieurs heures abordaient notamment le sujet de leurs études, du lancement de leur compagnie, de la maternité, de l’écriture et de la pratique de l’art en espace public lorsqu’on est une femme.
Selon Nathalie Veuillet, cette collaboration entre artistes et universitaires a été primordiale dans l’élaboration du questionnaire pour les interviews. Croiser les méthodes et les champs de compréhension a permis de porter un regard plus omniscient sur le sujet de recherche et de consolider la démarche entreprise.
La recherche-création sert ainsi à souligner des points d’intérêts communs entre le secteur de la création et le secteur académique.
D’autre part, les porteuses de ce projet ont été très attentives à sa dimension transmissible et partageable. Pour Nathalie Veuillet, il ne s’agit pas seulement de donner à voir les résultats de la recherche, il est également important d’en documenter le processus.
De nombreuses photos et extraits des dix interviews ont donc été diffusés sur les réseaux sociaux afin d’attirer l’attention d’un large public et de l’inciter à consulter les podcasts, les vidéos ou les articles produits dans le cadre du travail de recherche. Il paraissait d’ailleurs important de proposer plusieurs types de contenus pour permettre une accessibilité au choix.
De plus, l’équipe du projet a participé à plusieurs tables rondes et diffusé de manière continue les interviews filmées dans des festivals, ce qui a garanti une meilleure visibilité du projet.
Dans un secteur peu étudié et en manque de reconnaissance comme les arts de la rue, Nathalie Veuillet soutient que la recherche-création est fondamentale pour valoriser et contribuer à une meilleure compréhension de ce champ disciplinaire qui mérite l’attention. En ce sens, elle évoque la possibilité de mettre en place des collaborations à long terme (3 à 5 ans) entre des compagnies en résidence et des universités pour favoriser l'interconnaissance et développer de véritables projets communs.
Pierre-Yves Massip et Sara Mangano
La compagnie Autour du mime/Mangano-Massip, dont le travail se situe au croisement de plusieurs disciplines, mène des activités de recherche depuis sa création. Sara Mangano et Pierre-Yves Massip collaborent depuis vingt-six ans et affirment que la recherche est inhérente aux champs des arts du mime et du geste. En effet, ces derniers font fréquemment intervenir un travail de plateau et des expérimentations liées au langage. Grâce à l’appel à projets Recherche en théâtre et arts associés, les deux artistes ont, pour la première fois, pris le temps de mener une recherche fondamentale, c’est-à-dire une recherche détachée de tout impératif de création de spectacle.
Ils se sont ainsi lancés dans l’exploration d’un outil théâtral peu étudié et théorisé jusqu’alors : le chœur. Intitulé « Le chœur battant : pratiques et pensée des choralités gestuelles », leur projet de recherche a rapidement pris une double dimension, à la fois dramaturgique et politique, puisque le chœur n’existe pas uniquement sur scène, il est aussi dans la polis et il incarne la vie en société.
De nombreux questionnements ont été au fondement de leur démarche : Comment mettre le chœur au centre de la dramaturgie, et en particulier de la dramaturgie gestuelle ? Comment peut être travaillé un chœur ? Que vient-il raconter ? Quelles possibilités dramaturgiques et scéniques offre-t-il ? Comment penser autrement le commun, le groupe, l’ensemble ?
Pour y répondre, Sara Mangano est Pierre-Yves Massip ont tenu à contrecarrer l’idée d’un chœur fascisant, soit un chœur constamment à l’unisson et composé d’individus ayant le même état de pensée. Ils ont souhaité travailler sur un chœur dont l’harmonie collective n’efface pas les individualités de chaque membre.
En adoptant le principe de sérendipité, ils ont réuni un groupe d’une cinquantaine d’artistes, issus de la compagnie ou auditionnés pour l’occasion, pour mener des sessions de recherche alternant entre un travail à la table (réflexion, écriture) et un travail au plateau. D’autres metteurs en scène et une universitaire ont également été conviés à ces séances pour garantir un décentrement et une certaine prise de distance avec le projet.
Cette recherche a donc donné naissance à une méthodologie partagée du travail du chœur, c’est-à-dire un ensemble de concepts, de protocoles, de cahiers d’exercices et d’un lexique à destination des professionnels des arts du mime et du geste pour alimenter leur processus de création. Concevoir ces outils essentiels à la transmission des résultats de la recherche a été un véritable fil rouge dans le travail de Sara Mangano est Pierre-Yves Massip. En effet, la théorisation des arts du mime et du geste est un réel enjeu car ses praticiens ont pris l’habitude d’entreprendre des démarches de recherche sans les nommer et sans les partager.
Par ailleurs, selon les deux porteurs du projet, ce besoin d’interroger et de conceptualiser ne sert pas uniquement la pratique artistique et la création, il est également le garant d’un rattachement au réel.
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