Afin de favoriser un été culturel en Normandie, la stratégie de la DRAC Normandie a été de soutenir une offre complémentaire à ces dispositifs préexistants, sous la forme d’une carte blanche culturelle à l’attention des habitants, portée par des structures culturelles, des compagnies ou association ou des collectivités territoriales. 47 projets ont été soutenus par la DRAC Normandie dans le cadre de l’été culturel.
Petit tour d'horizon :
Le projet 55
Organisé à l’initiative d’artistes rouennais, le projet 55 était une véritable réponse artistique aux 55 jours de confinement. Cette manifestation, pensée comme un événement festif, se déploiyait sur la métropole de Rouen, les départements de Seine-Maritime et de l’Eure. En réinvestissant leur territoire, les acteurs.trices locaux se sont inscrits dans un processus de création dans un circuit-court de diffusion.
Durant 55 jours à compter du 30 juin 2020, 55 rassemblait quotidiennement une équipe composée de 5 artistes réuni.e.s par le hasard des calendriers. Cette équipe éphémère avait pour objectif de créer en quelques heures un happening présenté au public le soir même, pour une durée maximale de 55 minutes. Ces créations naissaient le matin dans l’élan de la répétition et mourraient le soir sous les yeux des spectateurs. Sans renoncer à l’exigence et à la qualité, les artistes affirmaient, le temps d’une journée, leurs capacités à se saisir des contraintes comme nouvel espace de liberté, de jeu et de rencontres. Revendiquée dans une dynamique de décloisonnement, 55 a été le lieu de croisements inédits entre artistes, lieux et disciplines du spectacle vivant.
Recolorons la ville
A l’initiative de la Ville de Saint-Etienne du Rouvray, coordonné par le collectif la Karavan Pass, le projet « Recolorons la ville » invitait 11 artistes et collectifs à créer 15 fresques monumentales éphémères au sol (1 fresque par semaine), au plus près et avec la participation des habitants, pour reprendre contact avec l’espace public, débattre et redonner des couleurs à la vie, à la ville.
Différents artistes (graffeurs, illustrateurs, peintres, colleurs, architectes, décorateurs) proposaient ainsi une réappropriation variée de l’espace public après la période de confinement. Chacun enrichissait son processus de création avec des temps d’échanges et de participation avec les habitants.
Un été avec Duchamp
Dans le cadre de l’été culturel, la Galerie Duchamp a proposé deux interventions dans deux centres de loisirs d’Yvetot et de sa communauté de communes, avec pour objectif l’accès à la culture et la sensibilisation à la création contemporaine du jeune public :
- Durant 12 demi-journées, l’artiste céramiste rouennaise Zoé Autin est venue présenter son travail au centre de loisirs d’Allouville-Bellefosse et faire expérimenter les formes, compositions et couleurs qui composent sa démarche et les techniques qu’elle utilise, dont la céramique (manipulation de la terre crue, travail après cuisson…)
- Durant 9 demi-journées, l’artiste plasticienne Sophie Grassart est intervenue au centre de loisirs d’Yvetot pour présenter l’exposition en cours à la galerie Duchamp (« Tenir salon » de l’artiste Maha Yammine) et proposer des ateliers autour des gestes, techniques et concepts utilisés dans l’exposition, notamment autour de la broderie.
Cérémonies de voyage
Construite en moins de trois moins mois pour répondre de manière flexible aux contraintes de la crise sanitaire et aller au plus près des territoires ruraux, la tournée à vélo de l’ensemble Correspondances a embarqué neuf musiciens dans six étapes patrimoniales normandes (Haras, manoir rural, abbayes, églises) du 7 au 12 août 2020.
Au programme : 9 concerts (dont 8 gratuits) assortis d’ateliers de sensibilisation à la musique baroque, rencontres avec des artisans, processions musicales, pique-niques tirés du sac et étapes cyclistes avec le public pour remettre la musique et la convivialité au cœur des priorités.
Chaque étape de cette tournée permettait d’ouvrir une fenêtre sur un territoire, son patrimoine, et la musique de prédilection de Correspondances, avec une attention particulière portée sur les plus jeunes.
En prenant le parti d’un circuit régional dont les distances entre deux étapes ne dépassaient pas 50 km, Correspondances proposait à neuf de ses musiciens un pari osé : rallier chaque lieu de concert à vélo ! Sur un circuit de 250 km à travers la Normandie, les musiciens ont emprunté à vélo 170 km de chemins de traverse, en compagnie, pour certaines étapes cyclistes, de mélomanes.
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