5.0402 - Résidence Beausoleil
le 4e arrondissement, en limite des grands arrondissements de la périphérie
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 0402, p 8. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Résidence Beausoleil
1 boulevard de Roux prolongé, quartier de la Blancarde. 13004
Lambert 3 : lat.3. 07267 ; long. 43.3083
Accès : métro 1, La Rose - La Timone
bus n° 6 : métro Chartreux - Bois Lemaître , bus n° 8 : métro Chartreux - Saint-Julien
propriétaire : Syndicat des copropriétaires de la la résidence Beausoleil
Syndic SIGAMA, 04 91 29 83 00
programme : Groupe d'habitations de 411 logements.
Maître d'ouvrage : Société Civile Immobilière Beausoleil.
Ensemble de 7 immeubles, centre commercial.
dates, auteurs : Permis de Construire : 1957. Achèvement de travaux : 1960.
André Devin, architecte, (Camille Giampietri, François Singer, architectes cités), Guy Gensollen pour le centre commercial.
Bureau d'étude Laupiès.
Entreprise, Société Phocéenne d'Entreprise et de Construction.
Financements LOGECO.
site : Sur les contreforts est de l'Huveaune et la Haute Blancarde, en bordure du plateau de Saint-Barnabé. Terrain en légère pente vers l'est, altitude entre 75,00 et 90,00 m. Secteur d'habitation E sur le Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Plan très composé, en travers d'une voie nouvelle (boulevard de Roux prolongé) qui adopte une grande autonomie par rapport aux tracés viaires. Les immeubles les plus bas sont en déférence vis-à-vis du bâtiment le plus haut.
Épannelage entre R+4 et R+19.
bâti : Immeubles bas en barres avec cage d'escalier centrale, grand immeuble : distribution de duplex par coursives. Construction tout béton. Bon état général.
sources : AD : 2071 W 10 (33.205), 165 W 100-101, 150 J 72-75
Contexte :
Le programme se situe sur les terrains de l'ancienne Campagne Perrine, dont le portail d'entrée se situait à l'est sur la rue Scaramelli. Compte tenu de l'importance des surfaces, de la proximité d'une cité HBM (La Feuilleraie, 175 logements, G. Castel,1952) et de nouveaux programmes de logements, (l'Esplanade), la ville va réserver certains terrains pour des équipements publics : une école, des aires de sport et enfin une voie nouvelle visant à relier le chemin de Montolivet à l'avenue de Saint-Barnabé. Il s'agit donc d'un plan d'urbanisme de détail dont la composition et la réalisation seront confiées à André Devin qui aura toute liberté pour concevoir les 630 logements. C'est sans doute dans ce cadre de plan d'urbanisme que l'on voit apparaître les signatures d'autres architectes sur ces opérations, A. Devin ayant le rôle d'architecte en chef. Si les équipements publics ont bien été mis en œuvre, le maillage de voierie ne sera jamais réalisé laissant ce petit quartier dans un isolement relatif, entouré par le tissu pavillonnaire du plateau de Saint-Barnabé. Accompagnant ce relatif insuccès, les constructions vont se faire sans véritable cohérence d'épannelage ou d'orientation, donnant à la résidence Beausoleil une étrange rigidité dans un environnement disparate. Un manque de lisibilité que ne rachète pas la silhouette dominante de l'immeuble à coursive qui émerge du tissu urbain et reste visible de toutes parts dans la ville.
Description :
Si la composition contraste avec le pavillonnaire alentour, elle n'en reste pas moins très maîtrisée, donnant une bonne illustration des doctrines du moment en matière de plan de masse. D'une part, l'orientation des constructions en nord nord-ouest (direction du vent dominant, le Mistral) se fait de façon totalement indépendante de celle de la voie nouvelle. Sans alignement, l'espace public n'est plus bordé que par une suite de redents plus ou moins serrés. Ce type de dispositif est significatif du plan de masse ouvert et anti-perspectif. D'autre part, la composition des masses se fait à partir d'une large allée transversale au boulevard de Roux, associée à une véritable porte urbaine cantonnée par deux immeubles identiques qui se répondent symétriquement de chaque coté du boulevard. Dans ce premier groupe, les 6 immeubles perpendiculaires les uns aux autres ont une hauteur constante de 4 étages sur rez-de-chaussée.
Cet épannelage constant n'est là que pour mettre en évidence le bâtiment-phare, haut et effilé, planche de 12 à 19 étages qui devait être le centre de la composition des Hauts de la Blancarde. D'évidence, la partie la moins haute et la plus longue de l'immeuble se rattache à la composition basse. Quant à la partie culminante, elle prend des allures de tour, centrée sur la perspective de la section initiale du boulevard. Au pied de cet immeuble, le désalignement va générer deux triangles d'égale importance, l'un vers l'ouest et l'autre au sud, dont les services des parcs et jardins n'ont pas tiré le parti qu'ils auraient mérité. Ce mélange de composition assez classique, centrée d'objets à la fois construits sur la mise en perspective et de plans masse ouverts est fréquent chez l'auteur qui arrive souvent à faire coïncider la liberté de l'architecture moderne et le cadre plus normé de la ville historique et continue. Dans ce programme, A. Devin utilise des types différents de logements. La partie la plus basse est constituée par une distribution sur un modèle courant, desservant deux appartements par étages (3 et 4 pièces) avec façades porteuses et refend longitudinal, plus proche des structures HBM que des refends transversaux préconisés alors. Le grand immeuble, lui, est composé de duplex distribués par une coursive avec des types d'appartements très variés du deux au cinq pièces, du duplex montant ou descendant. Un air de famille avec la Cité Radieuse, mais avec des typologies que l'auteur a déjà expérimentées auparavant pour Sulfur City ou le Saint-Nicolas.
Auteur :
André Devin (1905-1983)
est diplômé en 1928, dans l'atelier Bigot. Avant guerre, il travaille avec E. Chirié puis Y. Bentz. Après guerre il participe à la reconstruction du Vieux-Port réalisant par la suite à Marseille des immeubles de logements et les grands hôpitaux de la ville. Pour le logement, on retiendra :
Sulfur City, 1954,
Le Pharo, 1956,
Le Saint-Nicolas, 1958,
La Résidence Beausoleil, 1959,
Les Cyprès et Paul Trompette, 1968.
Il participera aux grands programmes du Secteur Industrialisé :
La Marine Bleue, 1958,
Consolat Mirabeau, 1962,
La Rouguière, 1963,
et Frais Vallon, 1964.
Il est surtout connu pour quelques immeubles dans les beaux quartiers comme la palazzine de la rue Jean Mermoz (1965).
Fichiers associés :
- Carte du 4e arrondissement de Marseille
- Notice monographique imprimable
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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