Accueillis à la bibliothèque musicale La Grange-Fleuret, ces deux jours ont donné la parole à 16 binômes de chercheurs et d’artistes qui ont présenté les résultats de leurs travaux.
Instauré dans le contexte du Plan de Relance, cet appel à projets avait pour objectif de soutenir les recherches menées conjointement par de jeunes chercheurs/chercheuses et des artistes dans le domaine musical.
Ces deux journées ont permis de donner à voir les résultats d’une fertilisation croisée entre chercheurs et artistes dans des domaines variés, aussi bien du point de vue des esthétiques et pratiques musicales, que des disciplines scientifiques ou encore des aires géographiques étudiées.
Au-delà de leurs apports fondamentaux en terme de connaissances, plusieurs de ses recherches sont également créatrices d’outils pratiques, exploitables par les professionnels ou des publics avertis.
Deux exemples
Sound Trajectory un logiciel de Maxence Mercier
Les travaux de Maxence Mercier, doctorant à l’Université Côte d’Azur, portant sur l’écriture de la spatialisation sonore, l’ont amené à réaliser un logiciel de modélisation tridimensionnelle du son : Sound Trajectory. La bourse SFM/AFIM lui a permis de documenter des usages polyvalents de Sound Trajectory à travers trois projets distincts. Le premier concerne ses propres performances immersives pour piano, électronique et dispositif de spatialisation sonore. Le deuxième projet a participé à la création d'une version scénique immersive du dernier album d’Arthur H et Léonore Mercier lors de l’Hyper Week-end Festival 2023 à Radio France. Enfin, le troisième projet illustre une collaboration avec Christian Clozier pour virtualiser les concepts du Cybernéphone, un instrument dédié à l’interprétation et à la diffusion des musiques électroacoustiques, héritage de quatre décennies de concerts à Bourges, notamment lors du festival Synthèse.
En bref, ce logiciel apporte des solutions face à la complexité empirique des processus de création sonore immersive en offrant une interface dédiée à une écriture de la spatialisation utilisable en studio, sur scène, lors de la conception d'installations et pour la scénographie sonore en réalité virtuelle.
« Du roseau au son : faire entendre les qualités vibratoires de l’anche de hautbois », un projet de recherche de Lola Soulier
Dans un autre registre, le projet de recherche de Lola Soulier, doctorante en musicologie à Sorbonne Université et membre de l’IReMus, s’intéresse à l’histoire de la fabrication des anches doubles. Intitulé « Du roseau au son : faire entendre les qualités vibratoires de l’anche de hautbois », le projet porte sur le processus de fabrication de l’anche de hautbois sous l’Ancien Régime, la manière ancestrale de récolter le roseau à musique, celle de faire les anches avec des outils et des gestes d’autrefois, ainsi que sur l’étude des méthodes traditionnelles actuelles des maîtres d’anche de duduk (hautbois arménien). Ce projet scientifique consiste dans l’élaboration d’une exposition qui aura lieu au printemps 2024 en Arménie au Musée-Institut Komitas d’Erevan. Le hautbois baroque français et le duduk arménien, tous deux dotés d’anches doubles en Arundo donax, sont au cœur de cette exposition. Elle sera un lieu de rencontre entre des sources scientifiques, historiques, des pratiques traditionnelles actuelles, des artistes et des artisans. L’exposition est conçue en collaboration avec la commissaire d’exposition et historienne de l’art Nairi Khatchadourian et l’artiste et scénographe Maïda Chavak (membres de AHA collective, un collectif d’artistes basé à Erevan) et co-produite avec le Musée-Institut Komitas. Le comité scientifique est constitué de Marie-Barbara Le Gonidec, ethnomusicologue (ministère de la Culture, CNRS), Marie-Charlotte Calafat, responsable du département des collections et des ressources documentaires du MUCEM (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) et de Artur Avanesov pianiste et compositeur, professeur à l’Université Américaine d’Arménie.
Retrouvez le programme complet de ces journées ici
Administré par la Société Française de Musicologie (SFM), cet appel était porté conjointement avec l’Association Francophone d’Informatique Musicale (AFIM), la Société Française d’Analyse Musicale (SFAM), la Société Française d’Ethnomusicologie (SFE) et la branche francophone de l’International Association for the Study of Popular Music (IASPM) et soutenu par la Direction Générale de la Création Artistique (DGCA) du ministère de la Culture.
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