Fluidité de la navigation, repères diversifiés, éditorialisation soignée, cartographies innovantes, points de vue vivants… C’est une toute nouvelle version du portail Histoire des arts, entièrement revue et enrichie, que proposent aujourd’hui le ministère de la Culture et le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Noël Corbin, délégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle au ministère de la Culture, revient sur les enjeux d'un portail qui mise autant sur la connaissance que sur l'émotion et la rencontre.
Lancé en 2009, le portail « Histoire des arts », qui fait peau neuve aujourd’hui, est l’une des initiatives les plus significatives pour accompagner chaque jeune dans son parcours d’éducation artistique et culturelle. En quoi la version 2021 du portail se rapproche-t-elle de cette ambition ?
Une douzaine d’années après son lancement, le portail avait besoin d’être rajeuni. Notre volonté est de mettre le savoir des jeunes davantage en cohérence, de créer une logique de parcours. On y trouve des contenus qui vont être classés selon des critères simples, par exemple une date et un artiste pour un courant artistique. Par ailleurs, la force d’un site, c’est de tenir compte du retour des utilisateurs. Les modalités de recherche sont ainsi beaucoup plus intuitives. Nous nous sommes mis dans la peau d’un jeune en essayant de comprendre ce qui lui donnait envie de poursuivre sa navigation. Nous avons ainsi développé des dossiers thématiques qui permettent de faire dialoguer diverses disciplines à travers une œuvre. Un professeur de sciences physiques par exemple pourra travailler sur l’histoire du daguerréotype et montrer quelles sont les règles de la science qui ont été mises en application pour créer cet outil merveilleux qui conduit à la photographie. Nous avons également enrichi l’offre : le portail propose aujourd’hui plus de 5000 ressources qui couvrent tous les arts et toutes les périodes, ce qui a également nécessité une meilleure éditorialisation afin que les jeunes ne se trouvent pas pris dans une forêt immense.
L’éducation artistique est fondée sur la connaissance de l’histoire des arts mais aussi sur la rencontre, l’émotion
Grâce à un service de cartographie et de géolocalisation beaucoup plus performant et une offre éditoriale tournée vers l’actualité de plus de 400 lieux, le portail met l'accent sur la complémentarité entre les ressources numériques et la culture de proximité. Pourquoi est-ce un élément essentiel ?
La ministre entend pleinement être la ministre des territoires. Cela signifie qu’elle souhaite que chaque habitant – et c’est un terme auquel nous sommes très attachés dans cette nouvelle délégation – puisse autour de lui dialoguer avec la culture. On parle de publics éloignés de la culture, d’accès à la culture… on a parfois l’impression que la culture est uniquement à Paris. Or, en réalité, la culture est partout. Avec le portail « Histoires des arts », nous voulons renvoyer à ce qui se passe autour de nous. Grâce à la géolocalisation qui est proposée, on peut par exemple se rendre compte qu’une œuvre qui nous intéresse est plus près de chez soi qu’on l’imaginait. L’objectif est d’incarner davantage. L’éducation artistique est fondée sur la connaissance de l’histoire des arts mais aussi sur la rencontre, l’émotion. Ce portail renvoie donc toujours à la possibilité d’une rencontre physique. D’où un ancrage territorial basé sur un réseau d’institutions – avec un système de renvoi des unes aux autres – constitué grâce à l’appui des directions régionales des affaires culturelles.
Le portail « Histoire des arts » est un formidable outil de transmission. Transmission avec l’ensemble de la communauté éducative, mais aussi transmission avec le grand public, les curieux, les amateurs d’art. Comment le portail touche-t-il tous ces publics ?
Il faut essayer tout à la fois de comprendre les attentes et les craintes. La communauté éducative est l’objet bien sûr de toutes les attentions. Mais il est vrai que nous souhaitons aussi que le portail intéresse les amateurs d’art et les curieux, qu’il puisse par exemple accompagner la préparation d’une sortie. La lettre d’information mensuelle a plus de 6000 abonnés, la page Facebook est suivie par 9000 personnes. Nous avons aussi la volonté de développer de nouveaux outils participatifs. Je pense notamment à la construction de cartes de connaissances. Le principe est simple : nous proposons une carte de ressources - une œuvre, un artiste, une galerie - et à partir de là, chacun peut construire sa propre carte artistique et la mettre en partage. Autre enjeu majeur : l’offre à destination des publics en situation de handicap avec des ressources adaptées à différents types de handicaps, je pense notamment aux livrets rédigés en FALC – type d’écriture « facile à lire et à comprendre » [NDLR] -, aux vidéos sous-titrées, et aux propositions en langue des signes.
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