Depuis 2018, c’est un événement incontournable pour la sauvegarde du patrimoine en péril. Le « Loto du patrimoine », déployé par la Fondation du patrimoine et soutenu par le ministère de la Culture, permet de financer la restauration du patrimoine local, dans le cadre de la mission confiée en 2017 à Stéphane Bern pour identifier le patrimoine en péril. Depuis la première édition, ce sont ainsi près de 155 millions d’euros qui ont permis, grâce à ce dispositif, d’aider à la restauration de 950 sites.

C’est cette fois-ci l’ancien relais de poste Saint-Jacques à Dangeau, lauréat départemental pour l’Eure-et-Loir, qui a accueilli l’annonce des cents projets sélectionnés pour 2024, lundi 2 septembre. Cette belle maison à pans de bois du XIII^e ou XIV^e siècle est devenue tour à tour maison de maréchal-ferrant, auberge puis relais de poste et accueillait voyageurs et pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Grâce au Loto du patrimoine, ce lieu pourra être transformé en auberge avec des chambres à l’étage et en musée de flacons de parfum en plus d’un lieu de restauration déjà existant. Objectif affiché : redonner à l’édifice toutes ses fonctions et renforcer l’attractivité touristique de la commune.

Près de 800 projets signalés

Comme cet ancien relais de poste, plus de 790 projets se sont portés candidats pour cette édition 2024 sur la plateforme de la Mission Bern. Autant de lieux qui soulignent l’extrême diversité et le potentiel d’attractivité du patrimoine local. En mars dernier, 18 sites emblématiques – un par région de métropole et d’outre-mer – avaient été révélés. Ils ont été sélectionnés selon quatre critères principaux : leur intérêt patrimonial et culturel, leur état de péril, la maturité du projet et son impact sur le territoire et sur le projet de valorisation.

Parmi ces cent projets, plus de la moitié sont situés dans des communes de moins de 2 000 habitants et six sur dix ne sont ni inscrits, ni classés au titre des monuments historiques. Surtout, leur typologie révèle leur extrême richesse puisque l'on trouve certes des édifices religieux (22 %), ruraux ou agricoles (19 %), des maisons (16 %) et des châteaux (11 %), mais également des bâtiments militaires (5 %) comme le Fort Bellegarde au Perthus (Occitanie) construit par Vauban au XVI^e siècle au pied des Pyrénées ou le Fort Royal de l’île Sainte-Marguerite à Cannes.

On y trouve également des jardins comme celui des Millets à Saint-Didier-en-Donjon dans l’Allier. Le patrimoine industriel est également à l’honneur avec la réhabilitation prévue de l’ancienne gare de Pontivy en Bretagne ou celle de Saint-Benoît à La Réunion, de l’aigle qui surplombe l’ancienne distillerie Fernet-Branca à Saint-Louis dans le Haut-Rhin ou de la fosse Flines n°2 à Anhiers, ancien charbonnage du Bassin minier dans le Nord.

Dotations annoncées en fin d’année

Chacun peut participer à la réhabilitation de tous ces sites locaux d’exception en tentant sa chance au Loto du patrimoine. L’offre de jeux comprend un ticket qui met en avant les 18 sites emblématiques des régions sélectionnés en 2024. Il est vendu depuis ce lundi 2 septembre pour 15 €, dont 1€83 reversé à la Fondation du patrimoine. Le public peut également jouer à l’un des sept tirages dédiés à la Mission patrimoine du 7 au 21 septembre. Le jackpot s’élèvera à 2 millions d’euros minimum et 54 cents seront reversés à la Fondation du patrimoine pour chaque grille de 2€20 jouée.

Le montant des ventes de ces jeux déterminera la dotation de chaque site départemental. Ces sommes seront annoncées à la fin de l’année. La dotation octroyée à chacun des 18 sites emblématiques des régions sera, elle, dévoilée lors des Journées européennes du patrimoine, les 20, 21 et 22 septembre prochains.