Bouillonnante, foisonnante, innovante… Marseille est fidèle à sa réputation. Ville-monde à la fois exigeante et généreuse, la Cité phocéenne dispose de réels atouts culturels : un remarquable réseau de sites patrimoniaux, équipements culturels et lieux de création, mais aussi des initiatives originales qui en font un véritable laboratoire répondant à de multiples enjeux culturels.
C’est dans ce contexte que Rachida Dati, ministre de la Culture, s’est rendue jeudi 16 janvier à Marseille. Au programme : visites de la cathédrale Notre-Dame de la Major et de l’église Saint-Ferréol-les-Augustins, déplacement à la réplique de la Grotte Cosquer, signature d’une convention culture et santé au MUCEM.
Le patrimoine, un repère essentiel
2,3 millions d’euros supplémentaires pour la restauration de la cathédrale Notre-Dame de la Major, passage devant la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture en vue du classement de l’église Saint-Ferréol-les-Augustins, plus de 50 monuments proposés à la protection dans les deux ans, dont l’emblématique basilique Notre-Dame de la Garde… En matière de patrimoine, les annonces présentées par la ministre de la Culture en faveur de la restauration et de la protection des édifices marseillais ont été particulièrement significatives. « Mon engagement pour le patrimoine est total, a-t-elle assuré. Parce que le patrimoine, c’est la culture accessible dans notre quotidien, c’est ce qui nous sert de repère dans nos villes et dans nos villages ».
Pour autant, a-t-elle souligné, « Marseille, qui est dotée d’un patrimoine remarquable, est une ville sous-protégée ». Pour y remédier, la direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une campagne de protection concernant le patrimoine monumental de Marseille. « L’objectif est clair : nous devons quasiment doubler à long terme le nombre de monuments historiques à Marseille. Depuis 2023, 24 monuments ont déjà été protégés, dont le grand escalier de la gare Saint-Charles. Sur les deux prochaines années, plus de 50 monuments seront proposés à la protection ». Parmi les monuments à sauvegarder dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, citons le Palais de la Bourse sur la Canebière, qui est déjà inscrit aux monuments historiques, le Palais du Pharo face à la mer, l’obélisque de Mazargues ou la maison Puget, à Marseille, mais aussi, la chapelle Matisse à Vence ou le sanctuaire de la Sainte-Baume à Plan d’Aups.
La Grotte Cosquer : une réussite collective
Déclarée le 3 septembre 1991, classée monument historique l’année suivante, la Grotte Cosquer, située sur la commune de Marseille, a très vite acquis une renommée internationale. Datée entre 33 000 et 20 000 ans avant J.C., cette cavité, l’une des plus anciennes grottes ornées au monde, présente des caractéristiques exceptionnelles. On y trouve notamment des représentations d’animaux marins – phoques, pingouins – qui font son originalité artistique et symbolique.
Aujourd’hui submergée, la Grotte Cosquer a fait l’objet d’un fac-similé ouvert au public en 2022 au sein de la Villa Méditerranée. C’est dans cette réplique, qui va rouvrir le 10 février après des travaux de maintenance, que la ministre de la Culture a été invitée par Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, à découvrir les précieux ornements de la grotte. Une occasion, pour la Ministre, de saluer le partenariat exemplaire entre la Région et l’État : la restitution en 3D, pilotée par la Drac Provence-Alpes-Côte d’Azur, ayant été mise à disposition à titre gracieux par l’État à la Région. Un partenariat qui a permis la réussite de la médiation auprès du public.
Une occasion aussi de souligner l’importance de l’opération d’archéologie nationale confiée en 2020 à Cyril Montoya, conservateur régional de l’archéologie à la DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans un contexte de destruction du site pour cause de changement climatique. L’opération scientifique de l’équipe de recherche internationale a bénéficié de l’indispensable appui du Département de recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du ministère de la Culture pour une réussite unique au monde.
Culture et Santé : une initiative originale au MUCEM
C’est une initiative unique dans un musée national. A la pointe des musées de société, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), qui a ouvert ses portes en 2013, développe depuis la rentrée 2024 un programme remarquable dans le champ de la santé mentale. Avec différents partenaires (Rectorat, Agence régionale de santé (ARS) et Clinique des trois cyprès, à Marseille), le musée a mis en place un dispositif, dont une classe adaptée, visant à rescolariser les adolescents souffrant d’un refus scolaire anxieux. Installé le 7 octobre 2024, le dispositif est suivi par 6 jeunes de manière assidue.
Saluant cette initiative, la ministre de la Culture, qui a signé jeudi 16 janvier une convention régionale avec l’ARS et le Conseil régional, est mobilisée pour « construire une action globale sur les sujets de santé, en partenariat avec les collectivités locales ». Parmi les premières pistes retenues, on trouve une amplification de l’accès à la culture dans le parcours de soin. « La logique, c’est d’aller vers ceux d’entre nous, trop souvent des jeunes, qui se retrouvent de fait exclus de la culture ». C’est le sens de la nouvelle convention nationale Culture/Santé qui sera signée prochainement.
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