Point d’orgue du 80e anniversaire de la Libération de la France, les cérémonies commémorant le 6 juin 1944, date du débarquement des forces alliées en Normandie, constitueront un incontestable temps fort de cette intense séquence mémorielle qui a débuté en 2023 et se poursuivra jusqu’en 2025, date de la Victoire des Alliés.
« La France s’apprête à célébrer le courage de ses libérateurs, résistants, soldats des pays alliés, combattants de l’armée reconstituée de la France libre sur le continent africain. Ces jeunes femmes et ces jeunes hommes, comme nos jeunes d’aujourd’hui, avaient leurs rêves et leurs projets d’avenir. Ils ont eu le courage de s’engager pour la liberté, contre la barbarie nazie, souvent au prix de leur vie », a souligné le Président de la République.
Transmettre la mémoire
De Jean Moulin aux enfants d’Izieu, des victimes de la barbarie dans la prison de Montluc, à Lyon, au Conseil national de la Résistance, à Paris, et des Résistants de Corse, tout spécialement à Ajaccio, aux étrangers qui se sont engagés pour la France, comme ceux du groupe Manouchian entrés au Panthéon en février dernier, de nombreuses commémorations ont scandé l'actualité des derniers mois. Avec un seul et unique objectif : faire œuvre de transmission de la mémoire.
Transmettre la mémoire de la Libération, c’est aussi l’objectif de la Mission Libération qui a été chargée de mobiliser les forces vives de la société française et de recenser et labelliser ses nombreuses initiatives. Nous avons retenu deux d’entre elles : une grande collecte d’archives et un travail soutenu en direction des plus jeunes.
Devenir des acteurs de cette mémoire
Première initiative : une grande collecte d’archives a été lancée pour récupérer des lettres, photographies, films, journaux intimes ou tout autre document conservés depuis la Seconde Guerre mondiale. A titre d'exemples, les Archives du Calvados ont reçu cette année et en 2023 le mouchoir d'un résistant, écrit avec son sang, les archives personnelles du préfet Cacaud sur la période de la Bataille de Normandie et celles d'un résistant et déporté. « Grâce à cette collecte, le matériau d’une histoire familiale va devenir le matériau de l’histoire nationale », a assuré le Président de la République.
Autre initiative : proposer à des jeunes de devenir, selon le Président de la République, des « acteurs de cette mémoire », en menant des recherches et en faisant un récit sur les héros, souvent anonymes, qui ont libéré leur ville. Cette initiative pourrait déboucher sur des propositions aux maires de renommer rues, places ou bâtiments, et accorder ainsi une juste place aux héros, souvent venus du continent africain, pour libérer la France.
Du Jour J à la route de la libération de l’Europe
Elles s’appellent Omaha Beach, Utah Beach, Sword Beach et Gold and Juno Beach, et leurs noms sont restés gravés dans la mémoire collective. Situées sur 6 kilomètres entre Cotentin et Calvados, en Normandie, ces plages, qui ont vu débarquer les forces alliées le 6 juin 1944, sont aujourd’hui, à l’occasion de la commémoration du 80e anniversaire du Jour J, en présence de nombreux chefs d’État et de gouvernement, sous les regards du monde entier.
Cette première brèche dans les défenses allemandes a ouvert la voie à la Bataille de France, prélude à la libération de la France et de l’Europe. Un itinéraire passionnant, conçu par la Fondation LRE (Libération-Route-Europe) dans le cadre des Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe en France, permet de relier les principales régions de onze pays européens traversées par les Alliés entre 1943 et 1945. Entre lieux de mémoire et sites emblématiques (côté français, citons, les cimetières des plages du Débarquement, le site-mémorial du Camp des Milles, à Aix-en-Provence, le Mur de l'Atlantique ou le MM Park, à Strasbourg), cette route est une occasion unique de méditer sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences pour l’Europe.
Partager la page