Célébrer le plaisir de lire sous toutes ses formes, tel est l’objectif, pendant trois jours, des Nuits de la lecture. Organisée par le Centre national du livre (CNL), la neuvième édition de cette manifestation nationale se tient du 23 au 26 janvier dans toute la France pour mettre en évidence les patrimoines, thème retenu cette année. L’an dernier, près de 8 500 événements ont eu lieu dans 4 000 lieux.
A l’occasion de cette manifestation, le ministère de la Culture poursuit le développement d’actions pour garantir l'accès au livre et à la lecture à tous les publics. Parmi elles, la remise de Chèques Lire à des personnes éloignées de la culture, par l’intermédiaire de 200 à 300 établissements et structures. Cela concerne par exemple les personnes détenues dans les établissements pénitentiaires, les jeunes suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), les personnes hospitalisées, les personnes en situation de handicap dans des structures médico-sociales, ou encore les personnes en grande précarité accompagnées par des associations de solidarité et des fédérations d’éducation populaire. On y retrouve des grandes associations comme Cultures du Cœur ou ATD Quart Monde mais aussi d’autres, qui agissent auprès de publics plus spécifiques comme la Fnasat pour la communauté des gens du voyage ou l’ACEPP pour les structures de la petite enfance.
Pousser la porte d’une librairie
Cette année, près de 80 000 € de chèques vont être distribués à des bénéficiaires par l’intermédiaire de ces structures et établissements. « L’enjeu est de leur faire franchir la porte d’une librairie et de les mettre en position de faire l’acquisition d’un livre pour eux-mêmes ou pour l’offrir à quelqu’un », résume Nicolas Merle, chef du bureau de la politique interministérielle au ministère de la Culture. Tous ces acteurs s’engagent, en contrepartie, à organiser un événement pendant ces Nuits de la lecture, afin de créer un engouement autour de la manifestation. « L’enjeu est de rendre ces personnes à la fois bénéficiaires et actrices des grands événements culturels accompagnés par le ministère. C’est pour cela que nous déployons ces manifestations dans des établissements a priori étanches à cette actualité », poursuit Nicolas Merle.
Les bénéficiaires peuvent ainsi rencontrer un auteur ou un dessinateur de bande dessinée, participer à des conférences ou des marathons de lecture, bien souvent en partenariat avec une bibliothèque ou une librairie. « En détention, ce sont par exemple souvent des ateliers d’écriture, souligne Charlotte Grondin, chargée de mission culture/justice, réfugiés et migrants au ministère de la Culture. Pour la PJJ, environ 1% seulement des jeunes suivis sont incarcérés. La majorité est prise en charge par des éducateurs à l’extérieur, ils peuvent donc facilement se rendre dans une librairie pour choisir leur livre et échanger sur le métier de libraire. » Ces liens créés pendant les Nuits de la lecture peuvent ensuite se pérenniser, et donner naissance à des projets sur du plus long terme.
Des actions en faveur du livre et de la lecture
Outre cette aide ponctuelle, le ministère s’engage tout au long de l’année en faveur de l’accès aux arts et à la culture, notamment au livre et à la lecture, pour tous, à travers différents partenariats. Il a signé en 2022 avec le ministère de la Justice un nouveau protocole Culture/Justice pour réaffirmer la place essentielle de la lecture au sein des prisons et pour lutter contre l’illettrisme. « La bibliothèque est le premier, et souvent le seul lieu dédié à la culture dans une prison. Elle est donc très symbolique, rappelle Charlotte Grondin. C’est un lieu de sociabilisation et même de formation puisque des détenus s’y forment à la profession d’auxiliaire de bibliothèque. » Chaque année, pas moins de 600 actions culturelles pluridisciplinaires se déroulent en détention et dans des structures de la PJJ grâce à ce protocole, qui se décline en région via des conventions Culture/Justice portées par les DRAC et les services déconcentrés du ministère de la Justice
Le ministère accompagne également au long cours les associations de solidarité pour développer des projets variés d’éveil et d’éducation artistique, de bibliothèques de rue ou encore des expositions itinérantes. Il travaille également dans les domaines de la santé, du médico-social, du handicap et de la dépendance et notamment sur l’accessibilité des ouvrages aux personnes empêchées de lire du fait d'un handicap qui ne concerne aujourd’hui que 5 à 10 % des livres publiés. Près de 1 000 projets sont soutenus chaque année par les DRAC sur ce champ.
Les Nuits de la lecture explorent les patrimoines
Organisées pour la quatrième année consécutive par le Centre national du livre (CNL) sur proposition du ministère de la Culture, les Nuits de la lecture reviennent du 23 au 26 janvier avec un nouveau thème, celui des patrimoines. La Cité de l’architecture et du patrimoine ouvrira le bal jeudi 23 avec Stéphane Bern, le parrain de cette neuvième édition. Puis les animations se diffuseront sur tout le territoire avec la compagnie lilloise Home Théâtre qui activera son Serveur vocal poétique pour permettre à tous d’écouter un poème au téléphone, ou le festival Le Murmure du monde en Hautes-Pyrénées qui invite le public à une promenade littéraire nocturne en compagnie de l’autrice Lune Vuillemin.
Le CNL s’associe également avec le Centre des monuments nationaux (CMN), pour que les Nuits de la lecture prennent place dans quelques-uns des plus beaux sites patrimoniaux de France comme les cuisines de la Conciergerie qui accueillent des lectures de Maylis de Kerangal ou encore la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts avec une journée dédiée à Rabelais. Enfin, pour la première fois, le CNL organise cinq résidences d’auteurs dans cinq sites, de la maison de George Sand à Nohant aux château et remparts de Carcassonne.
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