Pour lui rendre hommage, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et
de la Communication, a souhaité créer le Prix Barbara pour encourager
et récompenser un ou une jeune artiste auteur/compositeur/interprète
dont le talent s’inscrit dans le sillage de Barbara.
La 1ère édition du Prix Barbara s’est déroulée lundi 21 juin à 12h, en
présence de Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et
de l'Emploi et Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la
Communication.
Le jury a désigné Carmen Maria Vega comme première lauréate du
Prix Barbara, saluant ainsi une artiste pleine de caractère et un
talent insolent.
Le jury de la 1ère édition du Prix Barbara était composé de :
- Camille Bazbaz, auteur-compositeur-interprète
- Marie-Paule Belle, chanteuse
- Gérard Daguerre, musicien et pianiste de Barbara
- Gérard Depardieu, acteur
- Liane Foly, chanteuse
- Richard Galliano, accordéoniste
- Emily Loizeau, auteur-compositeur-interprète
- Guesch Patti, chanteuse
- Martin Pénet, journaliste et historien
- Alexandre Tharaud, pianiste
Depuis deux ou trois ans, le nom de Carmen Maria Vega ne cesse de
grandir dans les rubriques « à découvrir » et dans les conciliabules des
professionnels : cette Carmen est un des personnages féminins les plus
forts qui soit apparu depuis belle lurette dans la chanson française.
Entre chanson traditionnelle, fables punk, rock néo-réaliste et swing
manouche, elle chante à la première personne des émotions musquées
et des portraits acides dont on peine à croire qu’ils ressemblent vraiment
à cette guatémalto-lyonnaise brune comme la nuit et lumineuse comme
la lame de rasoir.
Et, d’ailleurs, Carmen Maria Vega n’est pas seule à être Carmen Maria
Vega. Son nom d’état-civil est aussi le nom d’un groupe : elle au chant,
Max Lavegie à la guitare, à l’écriture et à la composition, Alain Arnaudet à
la contrebasse et Toma Milteau à la batterie. « Depuis le début, on nous
appelle « les Carmen », même quand on était un duo. » Il y a quatre ans,
elle rencontre le guitariste Max, qui a été pendant plusieurs années
ingénieur du son en Grande-Bretagne. Carmen et lui travaillent d’abord
un répertoire jazz pour se produire dans les clubs locaux. « Nous étions
très mauvais. Comment faire My Funny Valentine sans être nuls ? C’est
alors que Max a écrit "La Menteuse". »
La chanson, avec son swing jazz et son insolence dévastatrice, est un
révélateur : Max lui développera un répertoire à ses couleurs. Et La
Menteuse va lui servir d’étendard et de carte de visite. Le duo entre au
Conservatoire de Lyon en classe de musiques actuelles, cursus qui
comprend un passage sur scène dans un lieu réputé "A Thou Bout
d’Chant". Carmen Maria Vega s’y présente pour son premier concert,
avec trois chansons et pas mal de trac : cette seule prestation leur amène
une dizaine de concerts. Il faut travailler dans l’urgence pour construire un
répertoire et enchaîner les dates, un calendrier bien fourni rempli par le
tourneur F2F Music. L’enregistrement d’un album est sans cesse
repoussé, le groupe se contentant de maxis à vendre lors des concerts,
puisqu’ils ont toujours une actualité sur scène avec plus de deux cents
dates et une kyrielle de récompenses : le Chantier des Francos, le Fair, le
off du Printemps de Bourges, deux prix au festival Chorus des Hauts-de-
Seine et les deux en date et non des moindres : Les prix du public et du
jury à « Alors Chante… » à Montauban…
C’est aussi en comédienne que Carmen a abordé la chanson : « Ma
mère m’a mise au cours de théâtre quand j’avais sept ans et pour moi la
scène est évidente, alors que le studio est plus fastidieux. »
Résultat : Carmen Maria Vega est déjà le buzz n°1 de la chanson
française quand, en 2008, Universal Publishing puis le label AZ prennent
le relais de l’excellent label lyonnais des débuts, Gourmets Recordingz.
L’album est enregistré en deux sessions de dix jours de studio entre
Bruxelles (au fameux ICP) et Paris sous la houlette de Max en
compagnie de Vincent Carpentier, Fred Jaillard et Xavier Bussy, équipe
de magiciens de l’album "Comme un manouche sans guitare" de Thomas
Dutronc. On y retrouve l’énergie et la gouaille de Carmen Maria Vega sur
scène : le quotidien des coeurs mal assortis, les vies conquises par
l’alcool, la cruauté de l’époque, les petites haines familières… Elle aime
ces histoires rudes, drôles, poignantes.
A l’occasion de la 29e édition de la Fête de la musique, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, crée le Prix Barbara et le remet à la première lauréate : Carmen Maria Vega.
Barbara aurait 80 ans cette année. Auteure-compositeur-interprète,Barbara a marqué le public par son oeuvre poétique et sa personnalitéincomparable. Elle demeurera un modèle pour la chanson française.
Publié le 21.06.2010
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