« La culture ne se décrète pas, elle se construit, se vit et se réinvente dans une pluralité de pratiques sociales » écrit Philippe Poirrier dans l'introduction de cet ouvrage. La sélection des textes, qu'ils soient législatifs et réglementaires, des discours, des écrits de responsables de l'administration publique, des rapports administratifs, illustre bien cette phrase.
Dès la Révolution française s'organise une politique culturelle impulsée par l'État au service de la régénération de la société, naît l'invention du patrimoine national, se pose la question de la liberté de la création. À partir des années 1990 apparaissent des enjeux liés à la décentralisation, à l'ouverture à l'Europe et à la mondialisation des échanges.
Ainsi de 1789 à aujourd'hui l'État n'a cessé de réfléchir à une définition de la culture et au rôle qu'il entend tenir. C'est cette permanence qui fait du modèle français de la gestion publique de la culture une référence à l'échelle internationale, quand bien même une refondation, de la politique culturelle semble de nos jours nécessaire comme l'indique Jacques Rigaud dans sa préface.
Le parti pris d'un plan chronologique montre très précisément ces évolutions qui peuvent cependant être lues de manière transversale par la présence d'un index thématique.
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Philippe Poirrier, professeur en histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne. Il a notamment publié La naissance des politiques culturelles et les Rencontres d'Avignon (La Documentation française, 2012 [1997]), L'Etat et la culture en France au XXe siècle (Le Livre de Poche, 2000). Il a dirigé, avec Jean-Pierre Rioux, Affaires culturelles et territoires (La Documentation française, 2000).
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