Le Manège Rochambeau, le musée municipal, mais aussi l’espace public sont investis par les œuvres de 25 artistes plasticiens, tous issus de la région ou y travaillant régulièrement et ayant pour 20 d’entre eux bénéficié d’une aide à la création de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) ou de la Région Centre-Val de Loire.
Des œuvres de tous médiums : sculptures, installations, vidéos, photographies, peintures, dessins… majoritairement produites pour l’occasion, y seront agencées de manière originale au sein d’une scénographie novatrice imaginée par Christophe Moreau. Elle laisse aux artistes le soin de concevoir l’espace adéquat à leurs créations.
Ainsi le Manège Rochambeau se transformera en une sorte de mini-ville colorée, un labyrinthe de formes et de volumes savamment conçu pour un parcours surprenant.
La réhabilitation du Manège Rochambeau, propriété de l’État, a permis d’imaginer une manifestation d'une telle ampleur. En effet, le bâtiment imposant par son volume et sa beauté épurée si caractéristique de l'architecture militaire du XIXe siècle offrait une surface de 1 400 m², une hauteur d'environ 12 m, et surtout une charpente de fer, si légère et aérienne, imaginée par l’ingénieur Camille Polonceau en 1854.
La Triennale de Vendôme est une commande de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et de la Région Centre-Val de Loire, à l’équipe artistique d’Emmetrop / Centre d’art Le Transpalette de Bourges composée d’Érik Noulette, Nadège Piton et Damien Sausset.
Elle bénéficie de nombreuses aides des collectivités : Ville de Vendôme et ses services techniques, Communauté du Pays de Vendôme, Conseil départemental 41
et collabore avec plusieurs associations locales : musée de Vendôme, AAAR, Éditions Hyx, review; Laura, ESAD Orléans, EPCC TALM, ENSA Bourges, Frac Centre-Val de Loire, Culture O Centre-Val de Loire, Association Figures Libres, Bandits Mages, Erco, Domaine Philippe Gilbert, secours populaire.
Elle s’inscrit naturellement dans le cadre de la programmation hors les murs du Centre d’art Le Transpalette de Bourges actuellement fermé pour travaux.
Les artistes
On y découvre des œuvres inédites de Quentin Aurat & Émilie Pouzet, Rémi Boinot, Karine Bonneval, Thierry-Loïc Boussard, Baptiste Brévart & Guillaume Ettlinger, Bernard Calet, Combey Pion, Sanjin Cosabic, Mario D’Souza, Mathieu Dufois, le collectif Galerie du Cartable, Geoffroy Gross, Nils Guadagnin, Hayoun Kwon, Seba Lallemand, Olivier Leroi, Cécile Le Talec,MarieLosier, Malik Nejmi, Jérôme Poret, Massinissa Selmani et Dorothy-Shoes.
Le musée de Vendôme, riche de collections d’art ancien, de mobilier historique et d’objets ethnographiques, accueille quant à lui une vaste installation de Saâdane Afif revisitant le ready-made Fountain Archives de Marcel Duchamp de 1917,pièce muséale ainsi montrée pour la première fois en France.
Mr Plume & IncoNito réalisent des graff dans la ville, tandis que Catherine Radosa présente une pièce sonore en extérieur.
Si certains artistes,tels Geoffroy Gross ou Sanjin Cosabic, ont pour ambition d’explorer ce qui fonde l’acte pictural, d’autres privilégient diverses formes d’enregistrement du réel comme la vidéo. C’est notamment le cas de Marie Losier qui s’associe pour l’occasion avec la galerie du cartable. De cette collaboration naît un plateau de tournage en activité doublé d’un cinéma qui, régulièrement, présente un ensemble de films d’artistes présents dans la Triennale. Parfois, l’image en mouvement peut donner lieu à des fictions étonnantes, imaginant des univers sombres ou bien féériques, souvent hors norme comme en atteste le travail de Mathieu Dufois.
Dans d’autres cas, la vidéo incarne une synthèse précaire entre un univers et les grandes questions qui agitent notre monde, comme dans le film étonnant de MalikNejmi. On retrouve ce même questionnement sur l’histoire contemporaine, sur la manière dont elle se construit, dans la vidéo d’HayounKwon qui revient sur les heures sombres des deux Corée.
Ce rapport au réel passe aussi par un travail de mise à distance de notre quotidien ou de perturbations de celui-ci comme le démontrent l’installation de Bernard Calet, celle du tandem Baptiste Brévart & Guillaume Ettlinger, ou encore les sculptures abstraites en sucre de Karine Bonneval. Chez Massinissa Selmani, l’image, qu’elle soit dessinée ou trouvée dans les supports de presse, prend une dimension ouvertement politique. Quant aux photographies de Dorothy-Shoes, elles attestent d’une enquête subjective sur la manière dont certaines personnes touchées parla maladie construisent un nouveau rapport au corps.
Avec Mr Plume & IncoNito, il faut percevoir leur pratique du graff comme un questionnement sur les formes qu’une image peut prendre dans l’espace public. Nils Guadagnin ou dans un registre plus coloré Mario D’Souza, l’un et l’autre nous incitent à refuser une vision de l’univers imposée par les télés et médias pour retrouver la puissance simple des productions de la nature. Les performances de Quentin Aurat & Émilie Pouzet s’amusent de la puissance de nos habitudes. L’installation sonore de Catherine Radosa résulte de son investigation presque ethnologique dans la ville de Vendôme. Mais au sein de la Triennale, certains se sont aussi engagés dans une déconstruction expérimentale des langages de l’art tel Combey Pion et ses photographies de sculptures en papier d’objets usuels, tel Seba Lallemand et ses jeux picturaux proches de l’abstraction la plus totale, telle Cécile Le Talec et son imposante sculpture sonore, ou encore Jérôme Poret qui manie avec brio le détournement des codes de l’esthétique du Rock.
Enfin, plusieurs pratiques développent une forme d’humour comme autant de réponses distanciées à la crise généralisée de notre monde, notamment avec les objets d’Olivier Leroi.
La description de cette sélection ne serait pas complète sans citer la présence de quelques artistes atypiques comme Saâdane Afif, natif de Vendôme, qui bénéficie aujourd’hui d’une importante reconnaissance internationale, ainsi que de Thierry-Loïc Boussard, disparu prématurément et dont l’œuvre picturale protéiforme se révèle d’une indéniable pertinence. Enfin, la Triennale est l’occasion de découvrir le dernier travail vidéo et sculptural de Rémi Boinot, artiste passeur de la région.
- -
Aller à la Triennale
Manège Rochambeau
Quartier Rochambeau
Tél. : 06 38 19 36 80
Du mercredi au dimanche de 14h à 19h - le matin à partir de 10h sur rendez-vous
Ouvert le 15 août
Entrée gratuite
Musée de Vendôme
Cour du Cloître
Tél. : 02 54 89 44 50
De 10h à 12h et de 14h à 18h - fermé le mardi
Entrée gratuite
Venir à Vendôme, en TGV depuis Paris, Gare Montparnasse (45 mn) - par la route : autoroutes A10, A11, A85, A28, A71 et nationales N10, N157
Partager la page