Gustave Guillaumet, un artiste engagé
Né le 25 mars 1840, Gustave Guillaumet découvre l'Algérie par hasard alors qu'il devait s'embarquer pour l'Italie. Au fil de ses dix ou onze voyages et séjours prolongés, il a établi une familiarité avec cet espace. La toile La Famine en Algérie restaurée grâce à une exceptionnelle levée de fonds, fut dictée par les événements des années 1865-1868, et illustre bien sa connaissance du pays, d’une manière à la fois exigeante, sensible et grave. Parcourant les différentes régions du nord au sud, il n’a de cesse d’en noter les différences. Il est aussi le premier artiste, hors les Femmes d’Alger de Delacroix, à pénétrer dans les intérieurs féminins et à en révéler la réalité bien éloignée des fantasmes de harem qui règnent à son époque.
Un orientalisme différent
Fasciné par le pays, ses déserts et ses habitants, allant jusqu’à vivre comme les Algériens, Gustave Guillaumet a consacré à ce pays sa vie et sa peinture, rompant avec les représentations de l’époque, colorées et exotiques. Il se fait le témoin singulier des conséquences dramatiques de la colonisation. Il se passionne pour le désert et la vie du Sahara et partage l’habitat sous la tente berbère. Dans une perspective à la fois esthétique, historique et culturelle, l’exposition revisite cette découverte algérienne qui renouvelle et enrichit profondément les thèmes de la peinture orientaliste.
Des prêts d’importance
L’exposition présente des aspects méconnus de la création du peintre comme son œuvre graphique, ses travaux de jeunesse, ses paysages algériens, ses portraits et sa production littéraire. Elle apporte un éclairage nouveau sur sa peinture de genre et ses grands formats. Au total une cinquantaine de tableaux, comprenant des prêts majeurs du musée d’Orsay, des musées de Lille, Pau, Carcassonne entre autres et de magnifiques toiles inédites conservées en mains privées, en constitue le noyau. Les œuvres sont complétées par des cabinets de dessins, renouvelés à chaque étape en raison de leur fragilité à la lumière. L’exposition lui confronte également le regard contemporain de la vidéaste Habiba Djahnine.
L'exposition L'Algérie de Gustave Guillaumet a reçu le label "exposition d'intérêt national", attribué par le ministère de la Culture, qui récompense chaque année les musées de France qui mettent en œuvre un projet d'exposition remarquable par sa qualité scientifique, ses efforts en matière de médiation culturelle et son ouverture à un large public.
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