L'archéologie en France
"L'archéologie est une science des plus compliquées ; car non seulement elle embrasse tout ce qui a rapport à l'homme, mais doit étudier aussi les phénomènes naturels ayant influencé sa vie. On peut la diviser en trois parties bien distinctes : l'exploration, l'invention et l'interprétation."
J. de Morgan, 1909
La recherche archéologique en France est menée par des professionnels et des bénévoles sous le contrôle du ministère de la Culture.
Le ministère est représenté en région par les directions régionales des affaires culturelles placées sous l'autorité du préfet de région.
Le cadre juridique de la recherche archéologique est défini le livre V du code du patrimoine.
La recherche archéologique consiste en des opérations de terrain, prospections et fouilles, qui peuvent être programmées ou préventives, des études de mobilier et des analyses.
Cette recherche s'inscrit dans un cadre plus large de connaissance, de protection, de conservation et de valorisation du patrimoine archéologique.
Les DRAC programment la recherche archéologique, prescrivent et autorisent les opérations, protègent le patrimoine archéologique.
Une recherche multiple : bibliothèque, terrain et laboratoire
♦ L'étude documentaire
La recherche archéologique commence par un inventaire des connaissances disponibles sur la zone à étudier et sur son contexte : dépouillement de la littérature historique et archéologique ainsi que des sources manuscrites disponibles, des documents graphiques (cadastres et plans terriers), enquêtes orales auprès des habitants.
♦ La prospection
La prospection archéologique permet de détecter des vestiges archéologiques. Il s'agit de repérer les traces d'occupation humaine et de les inventorier de manière méthodique et raisonnée. Les traces sont observables à l'œil nu (prospection pédestre, prospection aérienne) ou grâce à des méthodes géophysiques (prospection électrique, magnétique, électromagnétique).
♦ L'évaluation du site
Une fois un site archéologique détecté, il faut en évaluer le potentiel archéologique avant d'engager une fouille : il s'agit de définir son extension, en planimétrie et en stratigraphie ; son degré de conservation ; sa datation. Dans le cadre de l'archéologie programmée, on parle de sondages ; en archéologie préventive, il s'agit d'un diagnostic.
♦ La fouille
La fouille comprend l'exploration minutieuse de toutes les structures identifiées et leur enregistrement par des plans, des coupes, des photographies et des fiches descriptives.
♦ La post-fouille
Après l'étude de terrain, on entre dans une nouvelle phase de la recherche, les travaux de post-fouille : mise au net des documents de terrain, étude du matériel découvert, exécution des études complémentaires et des analyses nécessaires, travail de synthèse et rédaction de textes.
♦ Le rapport d'opération
Le travail de post-fouille aboutit à l'élaboration d'un rapport final d'opération qui présente les résultats de l'opération et leur interprétation. Ce rapport permet d'apprécier l'apport de l'opération archéologique aux connaissances historiques générales.
♦ La publication
Le rapport final d'opération donne lieu à une publication sous la forme d'un monographie ou d'articles de synthèse.
La diversité des méthodes
La recherche archéologique ne consiste pas seulement à décrire et dater monuments et objets, mais à tenter de restituer tous les aspects de la vie des populations au fil des millénaires.
L'utilisation des méthodes de datation fondées, entre autres, sur la radioactivité, et les analyses physiques et chimiques, d'un usage relativement récent en archéologie, ont ouvert de nouveaux champs d'étude de la recherche archéologique.
L'interdisciplinarité
L'archéologue ne saurait être un chercheur isolé. La fouille est le travail d'une équipe qui regroupe de nombreux spécialistes.
La recherche est menée par un archéologue qui coordonne l'intervention de nombreux spécialistes : géomorphologue, palynologue, céramologue, anthropologue…
Les spécialistes des sciences naturelles : géologues et géomorphologues, botanistes, palynologues et zoologues contribuent sur le terrain et en laboratoire à connaître le milieu naturel ancien dans lequel se sont développées les activités humaines mises au jour.
Ils contribuent ainsi à mieux cerner les modes de vie, l'exploitation des ressources minérales, animales et végétales, les échanges commerciaux…
Partager la page