6.Andélat (Cantal) : château de Sailhant
Le château de Sailhant, le caractère exceptionnel de son histoire. De l’inscription de son site dans le paysage à son évolution architecturale et décorative à travers les siècles.
- du 11e au 19e siècles -
Inscription monument historique : 13/09/2019 du château en totalité
© J.RAFLIN DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Le site du Sailhant est occupé depuis le XIème siècle. Au moyen-âge, il appartint successivement à la famille de Sailhant, Rochefort d’Aurouze, Dauphin de Saint-Ilpize et Dauphin de Saint-Ilpize d’Espinasse. Il fut très disputé durant la guerre de Cent Ans. Au 16ème siècle, il passa aux Du-bourg. Les d’Estaing le possédèrent de 1618 à 1753 ; le sieur Roger de 1753 à 1765 ; les Serre de Saint-Roman de 1765 à 1792. Acheté par des fermiers, il fut laissé à l’abandon de 1793 à 1881. Mary Raynaud, enfant du pays ayant fait fortune, entreprit sa restauration et sa reconstruction partielle de 1881 à 1904. Les travaux furent interrompus en 1891 par la faillite de Mary Raynaud. Pendant presque un siècle, l’absence d’entretien de l’édifice le met au bord de la ruine : intérieurs saccagés et tours commençant à s’effondrer sur le corps de logis. A partir de 1997, le nouveau propriétaire a entrepris et mené à bien la restauration complète de l’édifice.
Le château primitif comprenait non seulement l’actuel triangle à l’extrémité de l’éperon barré, mais également le terre-plein nord qui constituait la basse-cour du château médiéval et qui était traversée par un aqueduc permettant l’approvisionnement en eau. Il développa durant tout le Moyen-Age un important système défensif constitué de courtines flanquées de sept tours qui épousèrent les contours du promontoire naturel. Un logis résidentiel fut aménagé à la Renaissance et agrandi à la fin du 19ème siècle.
L’actuel château se compose d’un long corps de logis articulé par le milieu, au droit d’une entrée fortifiée (ancien pont-levis), en deux ailes légèrement concaves vers l’intérieur, dominées à l’est par un petit donjon carré et flanquées sur les douves nord par quatre tours rondes coiffées d’un toit conique en ardoise. L’aile Est a toujours sa structure médiévale, complétée au 18e siècle par le percement de baies régulières sur la cour. L’aile ouest, plus composite, a conservé l’essentiel de sa courtine médiévale sur douves, mais fut presque entièrement reconstruite en 1888, avec une façade agrémentée de percements néo-gothiques, d’une tourelle en surplomb et de travées régulières sur cour reprenant la modénature des travées du 18e siècle. A l’exception de leurs superstructures, les deux des tours nord sont médiévales, de même que les courtines arasées qui pourtournent l’éperon rocheux.
Le portail d’entrée du 15e siècle introduit dans un passage d’entrée couvert remodelé au 18e siècle. La tour maîtresse sud carrée du 15e siècle qui s’élève à la pointe de l’éperon rocheux fut transformée en pavillon au 17e siècle. A l’intérieur du logis, on note la présence de cheminées monumentales, d’origine ou en remploi, datant du 15e ou de la fin du 16e siècle, de plafonds à solives, de lambris à plis de serviette et de murs peint en faux appareil ou de motifs au pochoir.
Partager la page