16.Miribel (Ain) : Vierge du Mas-Rillier
La statue du Mas-Rillier, rareté de sa monumentalité , de ses qualités constructives et de sa représentativité dans le mouvement du renouvellement de l’art sacré.
- 20e siècle -
inscription au titre des monuments historiques le 10 mars 2020, en totalité, de la Vierge monumentale du Mas-Rillier, des bâtiments techniques et tous les éléments maçonnés ainsi que la parcelle sur laquelle ils se trouvent.
© J. BOULON DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
La statue crée une heureuse composition avec la tour du carillon Paccard édifiée en 1947 avec laquelle elle partage le promontoire.
La Vierge monumentale inaugurée en 1941 est l'expression d'une tentative de revitalisation des pèlerinages qui s'inscrit après les chocs de la loi de 1905 et de la Première Guerre mondiale.
Porté par la volonté d'un prêtre et par une communauté encore active, le projet de construction de cette statue est emblématique de la relance du culte marial depuis 1864 à Lyon et de la volonté des associations religieuses catholiques à prendre le relais de l'État désormais désengagé du fonctionnement des cultes. Cette sculpture monumentale s'inscrit dans les mouvements de renouveau de l'art sacré dont les protagonistes multiplient les ateliers et centres d'études, l'Atelier de Nazareth dont est issu Georges Sarraz cristallise la volonté de rupture avec l'art sulpicien du XIXe siècle.
Ces regroupements d'artistes, sous l'impulsion de figures telles Maurice Denis puis du père Couturier participent également aux débats quant à l'usage de l'art non figuratif et à sa place dans le décor sacré au XXe siècle. Enfin, cette statue phare de l'artiste Georges Sarraz dont la structure a été conçue et réalisée en béton par l'architecte Louis Mortamet reste un exploit technique. Son état sanitaire remarquable témoigne de la qualité des recherches menées sur le béton et sur son emploi.
Sur une plate-forme aménagée à l'emplacement de l'ancien château médiéval, dont elle reprend la forme, et accessible par des gradins, se dresse la statue monumentale de la Vierge, haute de 32,6 mètres, en béton, ce qui en faisait à sa construction - et toujours aujourd'hui - la statue religieuse la plus haute de France.
A l'intérieur de la structure conçue par Louis Mortamet, un escalier de 152 marches conduit à un petit balcon aménagé au-dessus de la couronne mariale. La statue elle-même est construite en béton banché (béton coulé entre deux supports de planches, dont les traces subsistent en négatif) à l'exception des parties sculptées (visages, mains, serpent...) réalisées à Paris dans l'atelier de Serraz puis transférées sur place.
La statue est dédiée à Notre-Dame du Sacré-Coeur, en référence à la confrérie du même nom établie au Mas Rillier le 8 février 1932 par l'évêque de Belley-Ars, Mgr Virgile-Joseph Béguin. Toutefois, l'iconographie, conçue par le sculpteur Serraz, reprend les attributs de la Vierge de l'Immaculée Conception (serpent) et des litanies de la Vierge, sous la forme de médaillons en bas-relief apparaissant sur la bordure du manteau.
Au-dessus du porche d'entrée apparaît l'inscription « Notre-Dame du Sacré-Coeur / espérance des désespérés ».
A l'arrière de la statue, sur le socle, court une citation du pape Pie XI : « L'Immaculée vierge Marie placée entre le Christ et l'Église / a toujours arraché le peuple chrétien aux plus grandes calamités ».
Partager la page