L’accessibilité au cœur des réflexions des acteurs franciliens de l’art contemporain
Pour sa rencontre annuelle le 15 novembre 2024, le réseau TRAM – qui rassemble les structures franciliennes d’art contemporain – a mis le sujet de l’accessibilité et de l’inclusion au centre des débats. Performance, conférences, discussions et visites : retour sur une journée de réflexion collective riche, autour d’enjeux essentiels pour le monde de la culture.
La DRAC Île-de-France accompagne le réseau TRAM qui fédère et favorise la coopération entre les différents lieux de diffusion de la région, afin de soutenir un réseau actif d'institutions et d'événements destinés à promouvoir la création contemporaine. Le réseau Tram intègre notamment les centres d'art contemporain.
Les journées professionnelles de TRAM reçoivent le soutien de la DRAC Île-de-France dans le cadre du déploiement du SODAVI-F, Schéma d’Orientation pour les Arts Visuels en Île-de-France. Au programme : performances, table-ronde, conférence, ateliers, discussions et partages d'expériences.
Le réseau TRAM, qui fédère depuis 40 ans les structures d’art contemporain en Île-de-France (35 structures affiliées parmi lesquelles musées, écoles, fondations, etc.), multiplie les actions avec des programmes semestriels ou encore des "taxis/randos TRAM" qui permettent de mettre en valeur petites et grandes structures et d’aller à la rencontre de nouveaux publics. Au-delà de ces actions auprès des populations, TRAM s’engage avec les professionnels du secteur avec pour mots d’ordre la mutualisation et l’entraide. C’est dans ce cadre ambitieux que s’inscrivent chaque année les journées professionnelles du réseau.
Ces rencontres rassemblent les professionnels dans un nouveau lieu et autour d’un nouveau thème chaque année. Elles sont l’occasion de partager les questionnements et problématiques partagées par les membres.
L’accessibilité dans l’art contemporain
L’accessibilité soulève de nombreux enjeux souvent insoupçonnés, que ce soit vis-à-vis de l’accueil du public ou des artistes eux-mêmes. Le début de journée fut ainsi marqué par une performance de l’artiste No Anger, danse précédée d’une vidéo explicative mêlant poésie et réflexions philosophiques, discours sur sa propre vie.
Après cette entrée en matière, TRAM fait le choix de partager des propositions concrètes en conférence plénière. Après les discours de Béatrice LE COUTURIER et Céline POULIN (respectivement présidente et directrice du Fonds régional d’art contemporain Île-de-France), et de Laurent ROTURIER (directeur régional de la DRAC Île-de-France) qui ont évoqué la prééminence des questions d’accessibilité au quotidien dans le secteur de la culture, notamment lors des Jeux Paralympiques de Paris, Mathilde FRANÇOISa livré une conférence participative haute en couleurs intitulée : "Ce que les corps déviants enseignent".
Membre des "Dévalideuses", groupe qui se bat contre le validisme (discrimination à l’égard des personnes en situation de handicap), elle a conté sa propre histoire en tant que jeune femme souffrant d’un handicap invisible, l’ayant mené à remettre en question la perception socialement acquise du handicap. Cette présentation a donné aux participants de nouvelles perspectives quant aux diverses possibilités de mise en accessibilité de leurs équipements. Comme elle aime à le souligner : "C’est la société qui nous handicape, pas le handicap lui-même". Et de conclure par une adresse à tous les participants : "Concrètement, quels pouvoirs avez-vous ?".
Plusieurs ateliers de discussion ont fait suite à la séance plénière, de manière participative ou sous forme de conférences. Les avis éclairés de Charlotte PUISEUX (docteure en philosophie, auteure et militante antivalidiste), Marguerite MARECHAL et Anaïs GHEDINI (artistes et autrices et membres du collectif Handi·es tordu·es) ont particulièrement éclairé les débats. Lucas FRITZ (doctorant en sciences de la communication et en sociologie) et Lucie CAMOUS (curatrice et artiste, qui aco-fondé "Modèle vivant.e" ainsi qu’"Ostensible") ont animé la séquence, chacun ayant pu aborder les difficultés techniques et administratives qu’ils rencontrent.
Pour conclure en légèreté cette journée intense, TRAM a fait appel aux artistes Bettina SAMSON et Lise THIOLLIER qui ont mêlé poésie et arts graphiques pour résumer brièvement les évènements de la journée, puis à l’artiste Nicolas FAUBERT qui a livré une performance intitulée "Une ode aux défis", faisant transparaitre son ressenti face à l’arrivée progressive d’un handicap qu’il refuse de laisser freiner son art.
Découvrez en images la Journée professionnelle annuelle de TRAM 2024 du 15 novembre 2024 aux Réserves du FRAC d’Île-de-France à Romainville