Les travaux
Cette nouvelle campagne de travaux, qui fait suite à la mise aux normes électriques du monument achevée en 2018, va permettre de renouveler l’intégralité des couvertures du chœur et du transept, de réparer les toitures de la nef et de parfaire le système d’évacuation des eaux pluviales du clocher.
Les travaux de couvertures sont réalisés sous un grand parapluie, particulièrement impressionnant, destiné à protéger les voûtes des intempéries pendant le chantier.
Ces travaux de toiture s’accompagnent de la restauration d’éléments maçonnés, comme la réouverture de la baie sud du clocher, la restitution de deux de ses gargouilles et le traitement des parties sommitales de la tourelle nord-ouest du transept. En effet, depuis plusieurs années, celles-ci étaient protégées par des filets qui vont pouvoir maintenant être déposés.
Ainsi le clos et le couvert du monument sera parfaitement assuré. Les couronnements du transept, réalisés dans un grès local particulièrement gélif, auront été renouvelés, dans la continuité des chantiers du début des années 2000, qui avaient permis de consolider les parties hautes de l’abside.
Le budget et la maîtrise d’ouvrage
L’opération, d’un montant de 1 032 618 euros, est intégralement financée par l’État – ministère de la Culture. Elle a commencée en juillet 2020 et va s’ échelonner sur 1 an.
La maîtrise d’ouvrage est assurée par la Direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie – Conservation régionale des monuments historiques.
Les travaux sont réalisés sous la maîtrise d’œuvre de Jean-Louis Rebière, architecte en chef des monuments historiques.
Les entreprises impliquées dans la restauration
Le chantier est réalisé par des entreprises et des artisans spécialisés, pour les lots suivants :
- maçonnerie, pierre de taille : entreprise Bourdarios Sce Correa (Toulouse - Haute-Garonne)
- charpente, couverture : entreprise Rodrigues-Bizeul (Fontanes – Lot)
- menuiserie : atelier Bernard Guérin (Plaisance- Aveyron)
- campanaire, paratonnerre : entreprise Laumaille (Ibos - Hautes-Pyrénées)
Le monument
Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Carcassonne est l’une des 14 cathédrales appartenant à l’État dans la région Occitanie. Il s’agit d’un édifice composite, constitué d’un vaisseau roman à triple nef du 11e siècle, harmonieusement clos par un vaste transept et un chevet de style gothique rayonnant (seconde moitié du 13e siècle). Implantée au cœur de la Cité de Carcassonne, l’église a été restaurée entre 1844 et 1867 par le fameux architecte Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, pendant qu’il intervient pour sauver la double enceinte médiévale. Elle est classée monument historique dans la première liste de 1840.
Si la puissante nef romane peut surprendre par son austérité et sa pénombre, le sanctuaire constitue un ensemble gothique exceptionnel. Par la dématérialisation de son architecture, où la pierre disparaît volontiers au profit d’immenses baies, la richesse de son décor sculpté et la somptuosité de ses vitraux, les parties orientales de l’ancienne cathédrale de Carcassonne composent le meilleur exemple d’implantation en Languedoc de la nouvelle architecture gothique du Nord de la France.
Cathédrale ou basilique ?
La Cité de Carcassonne ayant perdu de son importance dès le 17e siècle, les évêques la quittent dès la fin de l’ancien Régime pour s’établir dans la Ville Basse, prospère et moins insalubre.
Après les troubles révolutionnaires, l’église Saint-Michel est officiellement choisie pour devenir le siège épiscopal (1803). La cathédrale Saint-Nazaire-et-Saint-Celse, devenue bien national, cœur du diocèse depuis le 6e siècle, est alors rétrogradée au rang "d’ancienne cathédrale".
Le monument acquiert cependant le rang de « basilique mineure » en 1898, symbole de son prestige retrouvé après les restaurations de Viollet-le-Duc. Ce titre honorifique est décerné par le pape à des églises remarquables par leur antiquité, leur célébrité, leur grandeur ou leur beauté.
Partager la page